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Maurice Antiste
Question écrite N° 14138 au Ministère de l'europe


Succession du Dalaï-Lama

Question soumise le 30 janvier 2020

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M. Maurice Antiste attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur les conditions de désignation du prochain Dalaï-Lama.

Le respect de la coutume tibétaine de désignation du Dalaï-Lama impose depuis des siècles que les Tibétains choisissent leur chef religieux sans ingérence étrangère.

Or, le 19 mars 2019, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères a pourtant déclaré que « la réincarnation des Buddhas vivants, y compris le Dalaï-Lama, doit respecter le droit chinois ». En août 2019, le parti communiste chinois organisait pour sa part une séance de formation durant laquelle une centaine de moines tibétains ont étudié la « gestion du système de la réincarnation » par le gouvernement, ainsi que la version de l'histoire de la réincarnation et les rituels tels qu'approuvés par le parti communiste.

Ces deux événements semblent témoigner de la potentielle détermination des autorités chinoises à empêcher le Dalaï-Lama de jouer un rôle dans sa propre succession, alors même qu'il a, en 2011, renoncé à tout pouvoir politique. D'ailleurs, un haut responsable du parti communiste aurait déclaré, lors de cette formation, que le système de la réincarnation n'était « jamais une question purement religieuse ou un droit personnel revenant à un Bouddha vivant », mais qu'il s'agissait plutôt d'« une représentation importante des stratégies et des politiques du parti communiste chinois dans la région ».

Aussi, afin de contrer ces éventuelles tentatives d'immixtion de la Chine dans la succession du Dalaï-Lama, un projet de loi – le « Tibetan policy and support act of 2019 » – a été présenté au Congrès des États-Unis en septembre 2019, qui, s'il est adopté, rendra officielle la politique américaine selon laquelle la nomination d'un futur Dalaï-Lama et d'autres dirigeants bouddhistes tibétains ne peut être décidée que par la communauté religieuse tibétaine, et imposera également des sanctions à tous les fonctionnaires chinois qui tentent d'interférer dans ce processus.

En ce sens également, le ministre néerlandais des affaires étrangères a adressé une communication officielle détaillant la politique de son Gouvernement sur le Tibet, selon laquelle « il appartient à la communauté religieuse tibétaine elle-même de nommer un futur successeur du Dalaï-Lama ».

C'est pourquoi il souhaite connaître la position du gouvernement français sur les risques qui pèsent sur cette succession, et lui demande de lui préciser les éventuelles démarches qu'il entend prendre pour empêcher toute ingérence étrangère.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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