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M. Raymond Vall attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la demande du Commissaire européen à l'agriculture aux États membres de l'Union européenne de prendre en charge les mesures de gestion de crise en faveur de la viticulture dans le programme national d'aide 2020.
Or, les crédits du programme national sont déjà engagés et aucun budget n'est disponible. Ce serait donc à la filière vitivinicole de financer la gestion de la crise sur ses propres crédits, alors qu'elle subit une crise sans précédent : déjà ébranlée par les sanctions américaines, la baisse des exportations vers la Chine et l'Asie en général, pénalisée par l'absence d'aide au titre de l'organisation commune de marché (OCM) viticole, il lui faudrait maintenant financer directement une distillation de crise ou toute mesure alternative pertinente.
Dans le Gers, cette filière particulièrement importante pour l'économie du territoire est très affaiblie par la crise : les sorties sur l'exportation, 60 % des ventes en temps normal, sont très inégales, aujourd'hui quasiment inexistantes vers l'Asie et les États-Unis et dans le réseau des cafés, hôtels et restaurants, 30 % des ventes globales, les commandes se sont arrêtées. De plus, la crise du Covid-19 prive le vignoble des principales occasions de consommation des vins qui correspondent aux saisons où par tradition les événements festifs et les festivals animent la vie des territoires. Les vins blancs et rosés, 94 % de la production, non vendus avant l'automne ne pourront l'être après car, dès novembre, les distributeurs et consommateurs attendent le nouveau millésime.
Selon les opérateurs de la filière côtes de Gascogne, le besoin de distillation pour le vignoble (indications géographiques protégées - IGP - et vin sans IG) est estimé à 300 000 hectolitres. La distillation de ce volume d'invendus est la seule solution qui permettrait la conservation d'un marché équilibré, en volume et en prix, et la libération de la cuverie pour recevoir la vendange 2020. Les autres mesures de gestion de la crise évoquées, le stockage et la vendange en vert, ne conviennent pas à cette production qui revendique la production de vins frais et fruités. Le seul débouché qui reste performant en cette période de crise est la grande distribution, mais il ne représente que 10 % de la production.
Ce secteur en constante évolution technique, champion de l'exportation, qui génère un œnotourisme bénéfique à l'économie générale des régions viticoles, premier secteur au plan de l'agriculture de haute valeur environnementale, de l'agriculture biologique, se sent pénalisé et attend une véritable solidarité européenne.
Il lui demande donc à lui, qui défend la viticulture dans cette période difficile, de lui préciser les mesures qu'il entend porter au niveau européen afin d'obtenir une solution budgétaire européenne pour sauver une filière qui participe au développement de nombreuses zones rurales dans l'ensemble de l'Union européenne.
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