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Mme Sonia de la Provôté attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les difficultés de la filière cidricole dans la crise du Covid-19.
La filière cidricole est frappée de plein fouet par la crise et nombre d'opérateurs sont déjà en grande difficulté. Cette crise va se poursuivre, la filière dépendant grandement de la consommation hors domicile (restaurants, cafés…) et du tourisme. Le confinement mis en place a conduit à un recul dramatique des ventes. Elle enregistre des ventes en baisse de 50 % et aborde la prochaine récolte, dès septembre, avec la crainte d'excédents de cidres et de pommes catastrophiques pour le marché.
Ainsi, la filière, qui regroupe à la fois des transformateurs de pommes à cidre (les cidreries) et des agriculteurs producteurs de fruits, se trouve confrontée à une perspective de deux vagues de crise.
Dans l'immédiat, il s'agit de la fragilisation des cidreries depuis le début du confinement. Avec des pertes de l'ordre de 20 % en grande distribution et un arrêt quasi complet des ventes dans les autres circuits, c'est entre 40 et 50 % du chiffre d'affaires qui disparaît actuellement chaque jour en France. L'exportation est également largement bloquée (impact estimé : - 40 %). Pour les opérateurs qui sont fortement dépendants des ventes en cafés, hôtels, restaurants (CHR) de proximité et liées au tourisme, parmi lesquels se trouvent notamment les plus petits cidriers, fermiers ou artisanaux, la situation est catastrophique. C'est notamment le cas en Normandie.
Les cidriers de petite taille ont des pertes de chiffre d'affaires de 75 à 80 % en moyenne et parmi eux, certains opérateurs ne vendent plus rien. La crise est d'autant plus grave que la période concernée, et particulièrement l'été, sont des périodes d'activité majeure pour les producteurs de cidre. Les limitations qui frapperont immanquablement la CHR et les difficultés attendues dans le secteur du tourisme auront un impact sévère.
À l'automne, elle s'attend aussi à une deuxième vague de difficultés avec des surplus à la récolte que les transformateurs ne pourront pas absorber dans un marché déjà excédentaire, d'autant qu'avec les conditions climatiques de l'année, la récolte s'annonce précoce et plus abondante qu'à l'accoutumée.
Il est donc primordial que la filière cidricole bénéficie d'urgence d'un plan de soutien fort afin de surmonter cette épreuve. La filière sollicite des mesures de retrait de cidres à travers la distillation industrielle et de pommes à cidre. La filière estime que 200 000 hectolitres de cidre et 100 000 tonnes de pommes sont, aujourd'hui, à retirer du marché. Elle souhaite également la réinscription du cidre sur la liste des produits à base de fruits et légumes transformés, ainsi que des mesures de relance du marché (allègement de charges, dispositions fiscales, sociales, bancaires…).
Aussi, elle lui demande quelles mesures d'urgence il compte mettre en place afin de préserver toute la filière cidricole, qui fait partie du patrimoine français, dans cette période de crise.
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