par email |
M. Vincent Delahaye interroge M. le ministre de l'économie et des finances sur la pertinence du soutien financier de l'État à l'entreprise Presstalis
Il indique que depuis un mois la distribution de la presse est perturbée en France. À ce jour, sur 23 000 marchands de journaux, 1 116 ne reçoivent plus ni quotidiens, ni magazines et 1 000 sont partiellement livrés. Pour les marchands de journaux, cette crise s'ajoute aux conséquences économiques déjà néfastes du mouvement des « gilets jaunes » et d'un trop long confinement pour cause de coronavirus.
Il rappelle que cette perturbation résulte des déboires de l'entreprise Presstalis qui, accablée de dettes, traverse actuellement sa troisième crise majeure en dix ans. Elle a été placée en redressement judiciaire le 15 mai 2020. Cela s'est traduit par la liquidation des dépositaires régionaux qui assuraient la distribution de la presse en province, entraînant ainsi la suppression de plus de 500 emplois. Pour l'heure la question de sa reprise reste incertaine. Le Gouvernement prévoit d'allouer à Presstalis près de 200 millions d'euros d'aides, sous la forme de subventions et de prêts du fonds de développement économique et social dans le cadre du prochain projet de loi de finances rectificative pour 2020. Cette aide s'ajoute à l'appui financier important que consent l'État à cette entreprise depuis des années.
Il estime que s'il faut évidemment rester attaché à la protection des libertés de la presse et d'expression ainsi que soucieux du pluralisme des opinions, il est nécessaire de s'interroger sur la pertinence d'un énième soutien de l'État à cette entreprise. La situation financière catastrophique chronique de cette société, l'attitude inacceptable de certains syndicats en son sein, la mauvaise gestion de son activité, le nombre trop élevé de salariés et de dépôts, les notes de frais exorbitants d'anciens dirigeants de l'entreprise ainsi que l'organisation archaïque du service sont autant d'éléments à charge contre Presstalis.
Il rappelle que c'est d'ailleurs ce qu'avait relevé en partie un rapport d'information n° 861 (XVe législature) d'avril 2018 de l'Assemblée nationale.
Il demande au Gouvernement de faire connaître les raisons pour lesquelles il entend apporter autant d'argent public, apparemment sans contrepartie, afin de sauver une entreprise dont la situation est depuis longtemps très précaire.
Il affirme que la création d'une nouvelle entreprise ayant une gestion et une organisation différentes ou l'octroi de ce marché à un opérateur concurrent semblent constituer des solutions plus opportunes.
Cette question n'a pas encore de réponse.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.