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M. Patrice Joly attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur les conséquences de l'éloignement des élèves de l'enseignement scolaire à la suite des mesures liées au confinement et à l'état d'urgence.
La crise du coronavirus a imposé à de nombreux pays et à la France une transformation précipitée des méthodes éducatives causée par la fermeture des écoles et l'enseignement à distance. Malgré le professionnalisme, la souplesse et l'inventivité dont ont fait preuve une très large partie des enseignants, cet enseignement à distance a représenté un frein à l'apprentissage pour de nombreux élèves issus en grande majorité de milieux sociaux défavorisés. En effet, la question de la fracture numérique s'est imposée durant cette crise. Un grand nombre de foyers ne disposaient pas des moyens adaptés (imprimante, connexion internet suffisante, etc.) pour que leurs enfants puissent continuer à travailler dans de bonnes conditions. Même si de nombreux acteurs se sont mobilisés - à titre d'exemple, le département de la Nièvre a distribué 249 tablettes numériques avec une mobilisation, à distance, de deux agents départementaux pour accompagner leur utilisation-, cette question matérielle révèle également des inégalités plus profondes. « L'école à la maison » est doublement impossible, en ce sens qu'un grand nombre de parents n'ont pu fournir le soutien suffisant à leurs enfants. Pour ces élèves deux mois de classes sont d'ores et déjà perdus.
La crise sanitaire et les mesures de confinement ont donc exacerbé encore un peu plus ces inégalités scolaires, nourrissant nombre d'inquiétudes de la communauté éducative pour la rentrée prochaine notamment pour tenter de rattraper les lacunes causées par le confinement.
La réouverture annoncée des écoles, le 2 juin 2020, n'a pas permis non plus d'accueillir tous les écoliers dont ceux en décrochage scolaire qui étaient pourtant prioritaires.
Aussi, il souhaiterait connaître les dispositions qu'il envisage pour tenter de contenir l'augmentation exponentielle de ces inégalités scolaires. Il lui demande également les mesures qu'il compte mettre en place dès à présent et sur le premier trimestre de l'année 2020-2021 pour aider à la resocialisation, à la rescolarisation et à la remise à niveau des élèves les plus fragiles.
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