M. Michel Amiel. Madame la présidente, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie et des finances et concerne les difficultés de la filière sidérurgique et l'actualité de la société Asco Industries.
Alors que la filière de l'aciérie a connu de nombreuses difficultés ces dernières années, le cas de la société Asco Industries est particulièrement criant. Plombé par une dette de 360 millions d'euros, le groupe Ascométal a été placé en redressement judiciaire le 7 mars 2014. Le tribunal de commerce de Nanterre a choisi un mois plus tard l'offre de reprise du groupe français, portée à l'époque par Frank Supplisson, ancien directeur de cabinet d'Éric Besson, ministre de l'industrie, et par l'industriel Guy Dollé, ex-directeur général d'Arcelor.
Aujourd'hui, ce projet bat de nouveau de l'aile et Asco Industries, cette société qui compte 1 500 employés et qui a contracté une dette de plus de 40 millions d'euros, cherche à nouveau un repreneur. La société vient d'être déclarée en cessation de paiement et placée en redressement judiciaire, ce qui lui permettra évidemment de négocier au mieux avec d'éventuels repreneurs. D'ailleurs, un article du journal Le Monde faisait état d'au moins trois sociétés européennes qui auraient déposé une lettre d'intention.
Alors que la situation semble s'enliser une fois de plus, les salariés d'Ascometal risquent tout simplement de perdre leur emploi. De plus, de nombreuses entreprises fournissant des matières premières vont se retrouver en grande difficulté, risquant même jusqu'au dépôt de bilan. C'est le cas par exemple de l'entreprise COMFER avec ses trente employés directs, ses deux cents employés indirects en sous-traitance de transport et de récupération des métaux, ou de la société DADDI.
Monsieur le ministre, je souhaiterais donc connaître votre position et vos engagements face à une situation qui, à force de se répéter, met un pan entier de notre économie en danger !
(Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)
M. Benjamin Griveaux, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances. Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Amiel, je connais bien les difficultés que rencontre le groupe Ascométal. Soyez assuré que les services du ministère de l'économie et des finances, ainsi que mon cabinet, y sont évidemment très attentifs.
Je veux d'abord saluer les quelque 1 600 salariés qui, malgré leur inquiétude, et celle de leur famille et de leurs proches, poursuivent avec détermination leur travail.
Depuis la reprise à la barre du tribunal en 2014, Ascométal n'a malheureusement pas retrouvé le chemin de la rentabilité. Ce producteur d'aciers longs spéciaux à destination de l'automobile et de l'industrie, notamment du pétrole et du gaz, continue d'enregistrer des pertes massives.
Dans ce contexte, face aux besoins de financement pour opérer le redressement du groupe, il a été décidé il y a plusieurs mois d'engager une recherche de repreneurs pour l'ensemble du groupe. Je vous confirme que, à ce stade, plusieurs candidats ont manifesté leur intérêt pour cette reprise. L'objectif est bien d'organiser rapidement la reprise de l'ensemble du groupe pour garantir la pérennité de l'activité et des emplois : mes services y veillent tout particulièrement.
Hier, le tribunal de grande instance de Strasbourg a ouvert une procédure de redressement judiciaire au profit du groupe, qui répond à l'impasse de trésorerie à laquelle il faisait face à court terme. Cette décision devrait donner du temps et permettre de retrouver un cadre favorable à la reprise, ce qui est assez décisif dans de telles périodes. La procédure en cours vise donc à organiser une cession ordonnée d'Ascométal, facilitée par l'existence d'un travail en amont sur cette possible reprise.
Nous avons un calendrier clair pour déposer une offre de reprise, qui sera par ailleurs fixé dans les jours qui viennent. Pour que la reprise soit un succès, il est nécessaire qu'elle s'appuie sur un projet jugé crédible au niveau industriel, social et, évidemment, financier.
Soyez assuré, monsieur le sénateur, que je reste très attentif à l'impact de la situation sur les partenaires commerciaux du groupe que vous avez cité, notamment ses fournisseurs. En effet, quand on a un employeur de cette taille dans un bassin d'emploi, il faut être très vigilant à l'égard des sous-traitants et de l'ensemble des emplois qui pourraient malheureusement être touchés par une fermeture !
(Applaudissements sur des travées du groupe La République En Marche.)
Mme la présidente. La parole est à M. Michel Amiel, pour la réplique.
M. Michel Amiel. Monsieur le secrétaire d'État, je vous remercie de rappeler que vous n'oublierez pas non plus les sous-traitants ni les fournisseurs. (M. François Patriat applaudit.)
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