Mme Patricia Morhet-Richaud attire l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur la nécessité d'ouvrir, dans les plus brefs délais, la réservation du train de nuit Paris-Briançon aux voyageurs.
En effet, lorsqu'en 2015 le Gouvernement a classé la ligne de nuit Paris-Briançon au titre des trains d'équilibre du territoire, c'était faute d'une offre de mobilité alternative suffisante.
Or, depuis plusieurs semaines, à la veille de la saison hivernale 2017-2018, il n'est toujours pas possible de réserver ce train pour accéder à Briançon de Paris ou vice-versa.
Bien que les travaux de modernisation de la ligne des Alpes soient suspendus sur la portion Montdauphin-Briançon en période de forte affluence touristique, aucune information à jour n'est accessible aux voyageurs.
Si SNCF mobilités voulait inciter les usagers à privilégier d'autres modes de transport pour rejoindre les stations de sports d'hiver des Hautes-Alpes, elle ne s'y prendrait pas autrement.
Pire, ce manque d'anticipation de la part de la société organisatrice du transport ferroviaire pénalise la destination Hautes-Alpes par rapport à d'autres destinations touristiques à la veille des vacances scolaires.
C'est pourquoi, afin que SNCF mobilités honore le contrat qui la lie à l'État dans le cadre de la ligne intercités de nuit Paris–Briançon, elle lui demande si les dates de réservation sont connues. À défaut, elle souhaiterait connaître les dispositions prises pour pallier ce dysfonctionnement malheureusement récurrent sur le Paris–Briançon.
Mme Patricia Morhet-Richaud. Ma question porte sur les difficultés à réserver une place dans le train Intercités Paris-Briançon.
Comme vous le savez, ce train a été classé en 2015 parmi les trains d'équilibre du territoire, puisqu'il n'existe pas d'offre ferroviaire alternative entre l'Île-de-France et le département des Hautes-Alpes. Or force est de constater que les difficultés de réservation pour le Paris-Briançon sont récurrentes, alors que ce mode de transport correspond à un réel besoin et répond aux attentes, notamment des touristes franciliens.
Pour les dernières vacances de fin d'année, la réservation a été ouverte deux semaines avant les premiers départs. À ce jour, il est impossible de réserver un billet pour les vacances de printemps, qui débuteront le 14 avril, puisque ce train n'apparaît même pas sur le site de la SNCF. Si l'on voulait dissuader les voyageurs d'utiliser le Paris-Briançon, on ne s'y prendrait pas autrement !
Je tiens à préciser que, en période de vacances, ce produit est majoritairement utilisé par les familles, qui peuvent ainsi accéder aux stations de sports d'hiver de Serre-Chevalier ou de Vars-Risoul, par exemple, sans rupture de charge avant la gare d'arrivée, ce qui n'est pas négligeable, notamment pour les personnes voyageant avec de jeunes enfants.
Madame la secrétaire d'État, face aux difficultés récurrentes de réservation et en l'absence de dispositions efficaces de la part de SNCF Mobilités, je vous serais reconnaissante de bien vouloir m'indiquer quelles dispositions ont été prises pour que la SNCF honore son contrat avec l'État.
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.
Mme Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Madame Morhet-Richaud, vous m'interrogez sur les problèmes de réservation qui ont touché la ligne de nuit Paris-Briançon et vous m'alertez sur leurs conséquences sur l'économie touristique.
L'ouverture tardive des ventes a résulté d'une difficulté technique à tracer des sillons exploitables pour les trains de nuit et compatibles avec les différentes plages de travaux opérés par SNCF Réseau.
Afin de régulariser au plus vite les difficultés rencontrées pour les périodes des fêtes de fin d'année 2017 et la haute saison hivernale 2018, la ministre chargée des transports a demandé à SNCF Réseau et SNCF Intercités de trouver des solutions permettant de garantir la circulation d'un maximum de trains durant ces périodes primordiales pour les Hautes-Alpes. Ce travail a porté ses fruits, puisque, à de très rares exceptions, tous les trains ont été ouverts jusqu'au 16 mars.
Par ailleurs, malgré l'ouverture tardive de la vente des billets, cette offre de transport a été plébiscitée par les vacanciers, et les trains ont affiché complet pour les vacances de Noël. C'est également le cas pour les week-ends de départ des vacances d'hiver des académies franciliennes, les vendredi 16 et samedi 17 février, et le vendredi 23 février. Cela prouve l'importance de ce service pour l'économie touristique des Hautes-Alpes et du Briançonnais en particulier.
Enfin, afin de pallier l'arrêt de la pointe neige, dispositif qui était extrêmement coûteux ramené au voyageur, la ministre chargée des transports a demandé que la composition des trains soit renforcée pour les week-ends des vacances de février pour offrir des places supplémentaires nécessaires à la bonne desserte de ce territoire.
M. le président. La parole est à Mme Patricia Morhet-Richaud.
Mme Patricia Morhet-Richaud. Je vous remercie de cette réponse, madame la secrétaire d'État, qui ne me satisfait toutefois que partiellement.
Les réservations sont effectivement ouvertes pour les vacances de février, mais elles ne le sont pas pour les vacances d'avril. Le département des Hautes-Alpes est déjà pénalisé par une voie ferrée unique et par une autoroute qui n'a jamais été terminée. Je regrette que la destination Hautes-Alpes ne bénéficie pas d'une desserte ferroviaire qui, à défaut d'être performante, soit au moins opérationnelle comme c'est le cas pour d'autres territoires de montagne.
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