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Jean Hingray
Question écrite N° 18169 au Ministère de l'agriculture


Démantèlement de l'office national des forêts et cri d'alarme des agents

Question soumise le 8 octobre 2020

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M. Jean Hingray attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur le démantèlement progressif de l'office national des forêts (ONF) et ses effets directs dans la gestion de nos forêts. La forêt du Grand-Est et donc la forêt vosgienne traversent actuellement une crise climatique sans précédent. Les arbres sont victimes de multiples fléaux : sécheresse, scolytes, chalarose, chenilles processionnaires, aux conséquences éminemment plus désastreuses et pernicieuses dans la durée que la tempête de 1999. Les répercussions économiques et environnementales sont particulièrement préoccupantes. Les élus des communes forestières, les agents de l'ONF et les acteurs de la filière font face à l'urgence du terrain, au dépérissement sévère de ce patrimoine naturel et à la chute des cours du bois. Les impacts en termes de budget pour les communes forestières et leurs élus sont incommensurables et devraient saper toutes les bases foncières existantes. Dans ce contexte, l'office national des forêts (ONF) tente de poursuivre tant bien que mal ses missions de service public, à travers la gestion et la conservation des forêts domaniales. Alors que l'ampleur de la tâche est immense, ce service continue cependant à subir des réformes structurelles incompréhensibles se traduisant notamment par une diminution constante des effectifs. Les conditions de travail des agents sont de plus en plus dégradées. Le contrat d'objectifs et de performance (COP) signé entre l'État et l'ONF pour la période 2016-2020 fait craindre des évolutions majeures qui ne sont pas de nature à dissiper les inquiétudes des agents, bien au contraire. Dans les Vosges, la colère gronde actuellement au titre du plan de réorganisation qui prévoit, sans concertation, les fermetures de trois unités territoriales de l'ONF (Senones, Bruyères et Charmes). Ce plan de réorganisation constitue pour le moins un curieux paradoxe alors que M. le Premier ministre venait annoncer 200 millions d'euros pour la forêt, dans le cadre de plan de relance, lors de son déplacement dans les Vosges, à Golbey, le jeudi 3 septembre 2020. Le temps forestier n'est pas celui du temps politique, des effets d'annonces et de la communication. La forêt s'inscrit dans le temps long. Les agents ONF y ont toute leur place. Seuls ces agents peuvent avoir la connaissance fine du terrain et l'expertise. Ils ont en réalité de moins en moins les moyens de le faire et d'assurer leurs missions de prospective et de stratégie forestière. Les agents s'inquiètent à juste titre d'une destruction du service public forestier et de sa privatisation rampante ; pour quels résultats ? L'ensemble des professionnels forestiers, ainsi que les élus et citoyens préoccupés par l'état des forêts publiques françaises attendent des garanties. Il lui demande donc quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour assurer la survie de ce service public forestier de qualité, s'il entend renoncer à cette logique purement comptable de « redressement » de l'ONF, qui s'inscrit à ce jour en totale contradiction avec une gestion durable de nos forêts et de la biodiversité.

Réponse

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