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Nicole Duranton
Question écrite N° 18955 au Ministère des solidarités


Révision de la stratégie vaccinale contre les méningites à méningocoques

Question soumise le 19 novembre 2020

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Mme Nicole Duranton appelle l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé au sujet de la révision de la stratégie vaccinale contre les méningites à méningocoques.

Il y a presque deux ans, fin janvier 2019, elle attirait l'attention de la ministre de la santé sur les conséquences d'une faible couverture vaccinale contre les infections à méningocoque B en France. Celle-ci s'élevait à moins de 5 %, ce vaccin n'étant pas inscrit au calendrier vaccinal pour la population générale.

Dans sa réponse, début avril 2019, Mme la ministre de la santé faisait part du fait que cette vaccination était inscrite au programme de travail de la haute autorité de santé et que la commission technique des vaccinations devait rendre son avis d'ici à quelques mois.

Depuis lors, aucune évaluation n'a été rendue publique, et l'enjeu de protection de l'ensemble des nourrissons français contre ces infections bactériennes graves reste entier.

D'autres décisions récentes visant à renforcer la prévention par la vaccination contre une autre forme de méningite bactérienne ont fait la preuve de leur intérêt en matière de santé publique. Ainsi, l'introduction en 2017 d'une dose de vaccin contre la méningite C à l'âge de 5 mois et l'obligation vaccinale inscrite dans la loi en janvier 2018 ont permis la quasi-éradication de ce sérogroupe chez les nourrissons en moins de 3 ans avec une augmentation sa couverture vaccinale d'un peu moins de 40 % à plus de 75 %.

Il reste à protéger les nourrissons français contre le méningocoque B, qui est le sérogroupe majoritaire en France depuis plus de 20 ans. La bactérie continue de sévir en France : 240 cas d'infections invasives à méningocoque de sérogroupe B ont été recensés par le centre national de référence en 2019, attestant une nouvelle fois la prédominance de cette bactérie (52 % des cas d'infections invasives à méningocoques tous sérogroupes confondus) et 16 décès ont été déplorés sur notre territoire (7 % des cas).

Aujourd'hui, avec la crise sanitaire, la prise en charge de cette pathologie est rendue encore plus difficile : d'une part, le diagnostic est encore plus difficile à poser du fait des signes initiaux qui peuvent se confondre avec ceux de la Covid ; et, d'autre part, les services des appels d'urgence et de soins en réanimation sont surchargés.

Par ailleurs, si le nombre de cas d'infections invasives à méningocoques a baissé pendant la première phase de confinement (avec l'hypothèse d'un lien avec l'application stricte de la distanciation sociale), le sérogroupe B reste majoritaire et il s'agit aussi de préparer la sortie de crise de la Covid.

De nouvelles recommandations vaccinales introduisant le vaccin contre les infections invasives à méningocoque de sérogroupe B aideraient à la mobilisation générale pour éviter de nouveaux décès associés à une pathologie évitable par un vaccin disponible, et ayant fait les preuves de son efficacité et de sa tolérance chez nos voisins européens.

Pour toutes ces raisons, et afin d'offrir la meilleure protection aux nourrissons français contre les maladies infectieuses évitables grâce à la vaccination à l'instar de nos voisins européens (Royaume-Uni, Italie, Portugal notamment), elle souhaiterait savoir quels nouveaux délais la haute autorité de santé s'est dorénavant donnés pour mettre à jour les recommandations vaccinales sur les méningites à méningocoques, après un retard d'un an sur son programme de travail initial.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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