Mme Christine Prunaud. Je salue le fait que deux de mes collègues aient déjà évoqué les violences en Palestine : 59 morts, 2 400 blessés, tel est l'effroyable bilan des événements d'hier à Gaza !
La révolte du peuple de Palestine – des pierres contre des armes – est justifiée au regard de toutes les provocations de l'État israélien, provocations alimentées par les États-Unis, avec l'installation de leur ambassade à Jérusalem.
Un simple appel à la « retenue » et une simple « condamnation » des violences par notre gouvernement ne suffisent pas, monsieur le ministre ! Nous sommes face à un conflit insupportable. La communauté internationale, l'Europe, la France doivent sanctionner lourdement l'État israélien, jusqu'à présent toujours impuni alors qu'il est loin de respecter le droit.
Vous avez su dénoncer le transfert de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem dans cet hémicycle. C'est très bien, mais il est temps maintenant d'agir fermement contre les exactions de l'État d'Israël. Il faut aujourd'hui faire cesser le massacre des jeunes Palestiniens, les placer sous protection de l'ONU, abroger le blocus de Gaza et reconnaître enfin l'État palestinien !
Cette reconnaissance serait loin de n'être que symbolique ; elle permettrait de promouvoir la solution politique à deux États. Cela demande du courage. Quelle est la position du Gouvernement sur cette question ?
(Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain citoyen et écologiste et sur des travées du groupe socialiste et républicain. –M. Joël Labbé applaudit également.)
M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Madame la sénatrice, il faut non seulement du courage, mais aussi de la ténacité. En effet, cela fait plusieurs décennies, hélas ! que des drames se nouent dans cette région du Moyen-Orient. Si le droit international est clair, aucune solution définitive n'a pu être trouvée sur le terrain jusqu'à présent. La communauté internationale a posé un certain nombre de principes au travers de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Il importe que celles-ci entrent pleinement en vigueur.
Nous avons bien sûr condamné fermement, madame la sénatrice, le recours disproportionné à la force. La France a rappelé avec constance aux autorités israéliennes leur devoir de protéger les civils. Le Président de la République le redira au Premier ministre Benyamin Netanyahou. Rien ne saurait justifier un tel niveau de violences.
Il nous faut prendre notre bâton de pèlerin pour essayer encore et toujours, dans un esprit de sagesse et de paix, de parvenir à des solutions concrètes sur le terrain. Le blocus de Gaza, la situation humanitaire engendrent une désespérance qui nourrit un sentiment de révolte, débouchant sur des actions désespérées.
Le Sénat accueillait hier soir vingt-cinq leaderspour la paix, sous l'égide du président Gérard Larcher et de Jean-Pierre Raffarin : nous aurons besoin d'eux, ainsi que de vous toutes et tous, pour porter cette parole de paix ! (Applaudissements sur des travées du groupe La République En Marche. – MM. Jean-Claude Requier, Jean-Marc Gabouty et Loïc Hervé applaudissent également.)
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