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Olivier Léonhardt
Question d'actualité au gouvernement N° 473 au Ministère auprès du Ministère de la transition écologique et solidaire


Financement des transports en Île-de-France

Question soumise le 3 octobre 2018

M. Olivier Léonhardt. Ma question s'adresse à Mme la ministre chargée des transports.

Le 6 septembre dernier, M. Gilles Carrez, député du Val-de-Marne, remettait à M. le Premier ministre son rapport sur le financement du Grand Paris Express. À cette occasion, la presse a rapporté plusieurs pistes de travail à l'étude, notamment la hausse de la taxe sur les surfaces de bureaux, la hausse de la taxe de séjour et la hausse de la taxe Grand Paris.

Madame la ministre, s'il n'est pas question de remettre en cause le bien-fondé du Grand Paris Express, il faut enfin être lucide sur ce projet pharaonique qui engloutira, durant plusieurs dizaines d'années, les investissements en transport de toute la région Île-de-France, au détriment de la modernisation du réseau existant qui est au bord de l'implosion.

Pour rappel, ce projet, dont vous avez hérité, était initialement estimé à 26 milliards d'euros. Nous en sommes aujourd'hui à 35 milliards d'euros, et nous sommes nombreux à penser que la note va encore s'alourdir dans les années à venir.

Avec ses 200 kilomètres de tunnels, ce projet de transports a été conçu comme il y a trente ans, alors que d'autres solutions existaient et existent encore ; des solutions plus rapides à mettre en œuvre, plus écologiques, plus adaptées aux bassins de vie et, surtout, beaucoup moins coûteuses.

Par ailleurs, le compte n'y est pas pour les 5,5 millions d'habitants de la grande couronne ni pour les entreprises qui se battent pour se développer en périphérie de Paris et subissent la dégradation du réseau existant, notamment sur les lignes du RER.

Il y a urgence. Nous ne pourrons pas attendre quinze ans de plus. Les accidents sur les voies se multiplient et des drames ont eu lieu récemment, comme à Brétigny-sur-Orge dans mon département de l'Essonne.

Alors, madame la ministre, ma question est simple : envisagez-vous réellement d'augmenter la taxe Grand Paris, ce qui aurait pour conséquence de continuer à faire payer aux habitants et aux entreprises de grande banlieue des infrastructures de transport qui se développent quasiment uniquement dans la zone dense ?
(Applaudissements sur les travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen.)

Réponse émise le 3 octobre 2018

Mme Élisabeth Borne, ministre auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports. Monsieur le sénateur Léonhardt, vous l'avez rappelé, le Grand Paris Express est un projet essentiel pour le développement de la région-capitale, qui va profondément transformer la vie de millions de Franciliens. C'est un projet d'une ampleur exceptionnelle, avec la construction de 200 kilomètres de lignes nouvelles, 68 gares.

Le Grand Paris Express représente un défi absolument hors normes, mais qui doit bénéficier à l'ensemble des habitants d'Île-de-France, grâce notamment aux nombreuses gares d'interconnexion, ainsi qu'aux lignes de rabattement. Il ne faut pas opposer la réalisation du métro du Grand Paris et la modernisation, l'amélioration des réseaux existants.

C'est tout le sens du plan de mobilisation pour les transports en Île-de-France qui associe la région, les collectivités et l'État. Je rappelle que 7,6 milliards d'euros sont prévus dans le cadre du contrat de plan État-région 2015–2020 au profit de projets et d'améliorations très concrètes pour les Franciliens, qu'il s'agisse du prolongement du RER E, des schémas directeurs des RER, dont le RER C que vous connaissez bien, des prolongements de lignes de métro ou de tramway, des lignes de tram-train, sans parler de l'effort exceptionnel sur la régénération ferroviaire. Je rappelle que nous allons consacrer 50 % de financement de plus dans cette décennie que ce qui a été fait au cours des dix dernières années.

C'est donc un programme extrêmement ambitieux, nécessaire, qui bénéficie à tous les territoires franciliens et qui est conforme à notre priorité : améliorer les déplacements du quotidien des Français pour donner à chacun la possibilité d'accéder aux emplois, aux services et à la formation. (MM. Martin Lévrier et Richard Yung applaudissent.)

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