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Mme Hélène Conway-Mouret attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères quant à la réforme de l'agence pour l'enseignement français à l'étranger
(AEFE).
L'AEFE est un opérateur du ministère des affaires étrangères qui gère un vaste réseau de presque cinq cents établissements, et scolarise plus de 300 000 élèves français et étrangers dans le monde. La suppression de 33 millions d'euros de crédits décidée par le Gouvernement à l'été 2017 a eu de lourdes conséquences sur le fonctionnement des établissements et le coût de la scolarité des élèves. Ainsi ce sont quatre-vingts postes d'expatriés qui seront supprimés dès la rentrée 2018, ainsi que cent postes de résidents (ou agents de centrale) « compensés » par une augmentation du plafond d'emploi des recrutés locaux dans les établissements en gestion directe.
Les effectifs seront également réduits en 2019 et 2020. Aujourd'hui, le désengagement financier de l'État met en danger de nombreuses écoles françaises.
Les parents d'élèves craignent la dégradation de la qualité de la formation avec le recrutement accru d'enseignants en contrat local non formés pour compenser les suppressions de postes. Ils s'attendent aussi à une augmentation des frais de scolarité. Le ministère des affaires étrangères s'est engagé à ce qu'aucune famille française résidant à l'étranger et entrant dans les critères de bourses scolaires ne soit exclue de leur bénéfice faute de crédits.
L'enseignement du français à l'étranger attire chaque année de nombreux étudiants. La réduction budgétaire de l'AEFE affectera la qualité de notre enseignement et donc notre capacité d'influence. Le rayonnement culturel français passe d'abord par ses écoles.
Le déficit existant aujourd'hui à l'AEFE semble lié à l'incapacité de l'État à financer par des ressources publiques le développement d'un réseau qui connaît une hausse de 2 % de ses effectifs d'élèves chaque année. L'État semble également avoir du mal à couvrir les frais des projets immobiliers de construction ou de rénovation des bâtiments. De fait, le réseau est déjà largement financé par des ressources privées : les frais d'écolage des familles et d'autres recettes propres représentent 53 % du budget de l'AEFE. Cependant, l'AEFE repose juridiquement sur des conventions peu solides.
Elle lui demande si la réforme de l'AEFE vise à préserver la gestion de ce réseau par l'opérateur public avec des ressources à la hauteur de ses ambitions et quelle sera sa gouvernance.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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