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M. Didier Rambaud attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la demande d'attribution d'une prime mensuelle de spécialité pour les secouristes des compagnies républicaines de sécurité (CRS) en montagne.
Mardi 8 décembre 2020, un hélicoptère du service aérien français de Savoie se crashait lors d'un exercice. Cinq des six occupants de l'aéronef trouvaient alors la mort dans ce tragique accident, dont deux personnels CRS de la CRS Alpes secours en montagne d'Albertville : Amaury Lagroy de Croutte, 45 ans, père de trois enfants, capitaine de police et chef du détachement de secours en montagne CRS d'Albertville, et Stéphane Lemeur, 49 ans, père de 3 enfants, brigadier de police et secouriste en montagne.
Cette tragédie braque une nouvelle fois les projecteurs sur la profession de secouriste CRS en montagne, et démontre à nouveau le caractère hautement dangereux de leurs missions.
Elle ravive par ailleurs au sein des secouristes CRS du secours en montagne une plaie encore douloureuse. Il y a un an, le 12 octobre 2019, Nicolas Revello, secouriste à la CRS Alpes Grenoble, décédait au cours d'une opération de secours au sommet de la Barre des Écrins. Cet accident avait alors suscité une vive émotion parmi le personnel des sections CRS secours en montagne, qui perdait un camarade de travail et ami.
Les pratiquants amateurs et professionnels des activités de nature, qui connaissent la difficulté et l'engagement que représente de telles opérations, étaient solidaires de cette émotion qui gagnait toute la famille du secours en montagne.
Les secouristes CRS du secours en montagne, suite à une formation initiale de gardien de la paix, suivent un long parcours, intensif, très sélectif, technique et demandant un investissement total. Ce sont plus de 53 semaines de formation que suivent ces effectifs, sur une durée de 7 à 10 ans en moyenne, afin de décrocher leur qualification. Au terme de celle-ci, le secouriste affecté en section opérationnelle de secours en montagne effectuera plus de 95 % des interventions en hélicoptère.
Le secours en milieu montagneux est extrêmement dangereux. Il demande une qualification technique de haut niveau, et un investissement total des agents qui doivent accepter de risquer leur vie afin d'effectuer certaines missions. Les blessures en service n'épargnent quasiment aucun agent au cours de leur carrière.
Depuis la professionnalisation du secours en montagne et l'emploi précurseur des effectifs CRS en juillet 1957, ceux-ci déplorent plus de 44 décès. À ce jour, les CRS du secours en montagne déplore l'absence de reconnaissance des risques liés à leur activité. Ni la longue et difficile formation des CRS montagne, ni leur emploi particulièrement exposé au risque vital ne sont reconnus par la police nationale. Aucun aménagement dans le déroulement de carrière n'existe, aucun grade n'est donné suite à l'obtention des qualifications techniques, aucune prime associée à la prise de risque constante n'est octroyée.
Les demandes pour bénéficier d'une prime de spécialité, à l'instar de celle dont bénéficient les agents de l'unité de recherche, d'aide, d'intervention et de dissuasion (RAID) ou des démineurs, sont à ce jour sans réponse. Le secours en montagne fait partie intégrante de l'institution CRS, mais ne bénéficie donc pas du statut de « spécialité » lequel permettrait à ses agents de prétendre à un régime dérogatoire en termes de salaire ou d'avancement.
Aussi, il lui demande comment la Nation pourrait apporter sa reconnaissance à ces professionnels de la montagne exerçant un métier à haut risque, et comment il entend répondre à cette demande de prime mensuelle.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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