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Mme Alexandra Borchio Fontimp attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur les conditions de réouverture des universités. La pandémie n'a pas frappé que le corps, elle a aussi eu des conséquences sur l'esprit. Le contexte dramatique a entrainé la fermeture des écoles, collèges, lycées et universités, fragilisant ainsi une génération d'élèves et d'étudiants. Les enjeux sociétaux démontrent parfaitement que l'éducation et l'enseignement sont les piliers d'un esprit libre. Penser librement n'est plus un choix, c'est un devoir, d'autant plus lorsque les valeurs et principes de la République sont malmenés. L'université occupe une place fondamentale, elle est l'instrument privilégié de construction d'un esprit critique ainsi qu'un lieu indiscutable de débats rabelaisiens. Bien que le Conseil d'État ait rejeté la demande de reprise urgente des cours en présentiel, il n'en demeure pas moins que les dangers restent les mêmes : isolement, dépression, décrochage, accumulation de lacunes difficilement rattrapables, difficultés liées à l'accès à des équipements numériques, etc. Pour toutes ces raisons, une solution doit être trouvée. Parce que l'université n'existe que pour servir le savoir et la connaissance au profit des étudiants, elle ne peut aujourd'hui se satisfaire des actions menées par le Gouvernement. Si peu d'annonces ont été faites depuis le début de la crise, les alertes lancées par le Sénat sur cette question auront heureusement réussi à alerter le Président de la République. Dans son récent entretien, il a ainsi exprimé sa volonté d'une réouverture partielle le 20 janvier 2021 et non au début de mois de février tel que cela était initialement prévu. Excellente nouvelle pour les étudiants, tout aussi réjouissante pour les professeurs, sa mise en œuvre reste toutefois opaque puisqu'aucune véritable information n'est encore apportée à ce jour. Le Premier ministre a annoncé mi décembre 2020 que 1,3 milliards d'euros seront dédiés à la rénovation énergétique des bâtiments de l'enseignement supérieur et de la recherche afin de financer près de 1 054 projets à partir de 2021. Cela va dans le bon sens, même si le Sénat estime que ce n'est pas moins de 7 milliards d'euros qui auraient été nécessaires. Rénover était un impératif mais cela peut apparaître contradictoire à un moment où les universités demeurent les premiers établissements fermés et les derniers ouverts. Rénover pour qui si les étudiants ne peuvent pas retrouver le chemin des amphithéâtres et des bibliothèques ?
L'enseignement supérieur de demain doit se construire maintenant. Il faut édifier un modèle novateur parce que résistant aux crises, particulièrement de nature sanitaire, mais celui-ci devra inévitablement intégrer le présentiel. Bien que les actes soient essentiels, les promesses sont aussi importantes.
Au regard des nombreuses complications dont quelques-unes ont été précitées, elle lui rappelle l'attachement profond du corps professoral et des étudiants au présentiel, cette crise ne devant pas le faire oublier. Dès lors, elle lui demande de les rassurer et garantir que le présentiel est bel et bien le principe, le numérique relevant de la simple exception.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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