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Mme Marie-Noëlle Lienemann attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance sur le plan de suppression de postes annoncé par le groupe Michelin.
En effet, le groupe Michelin a annoncé le mercredi 6 janvier 2021 un plan de suppression de postes concernant jusqu'à 2 300 de ses 21 000 postes en France en trois ans, soit plus de 10 % des effectifs. Après avoir déjà supprimé 1 500 postes depuis 2017, le fabricant de pneumatiques dit viser « une amélioration de sa compétitivité pouvant aller jusqu'à 5 % par an pour les activités tertiaires et pour l'industrie, qui ne doit cependant pas comprendre de départs contraints ».
On peut tout d'abord s'interroger sur le fait que les effectifs soient le seul levier de compétitivité envisagé par la direction. Cette décision a particulièrement surpris les salariés et leurs représentants syndicaux, elle ne semble donc pas avoir fait l'objet d'échanges approfondis avec les organisations et structures représentatives des salariés et en tout cas ne part pas d'un diagnostic partagé. Or le Gouvernement ne cesse de plaider pour la négociation sociale dans les entreprises, il paraîtrait donc normal qu'il intervienne pour qu'elle ait réellement lieu chez Michelin et que la réduction d'emplois soit réduite au maximum. L'expérience montre qu'elles sont rarement, voire jamais, réversibles.
Le Gouvernement se dit déterminé à favoriser les relocalisations dans le pays. Or Michelin possède de nombreuses productions à l'étranger. Elle lui demande si le Gouvernement a engagé des contacts avec le groupe Michelin pour envisager les conditions qui permettraient des relocalisations et s'il s'est assuré que derrière ces réductions de postes ne se profilaient pas des délocalisations à plus ou moins long terme de certaines activités.
En effet, si le groupe a assuré qu'il n'y aurait pas de fermetures de sites, elle s'inquiète, comme bon nombre d'organisations syndicales, du manque d'investissements programmés – au moins pour certains d'entre eux – permettant d'assurer leur performance et compétitivité pour l'avenir.
Elle lui demande quelles dispositions compte prendre le Gouvernement pour s'assurer que le dialogue social soit exemplaire face à une réorganisation importante des activités de Michelin en France, que le nombre de réduction de postes soit réduit au maximum, que le groupe n'engage pas ainsi des délocalisations à plus ou moins long terme, que les investissements prévus dans les différents sites garantissent leur pérennité et leur développement, qu'une stratégie de relocalisation de certaines activités du groupe soit engagée.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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