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M. Patrick Chaize appelle l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la problématique que connaît le département de l'Ain en matière de démographie médicale.
En effet, l'Ain figure parmi les départements les moins dotés en médecins et en professionnels de santé. La situation se dégrade d'année en année, avec une densité médicale qui était de 117,6 en 2010, de 105,9 en 2016 et de 101,6 en 2017.
Concernant les médecins généralistes, l'Ain se classe à la neuvième plus faible densité soit 65,1 contre 86,0 pour la métropole. Quant aux médecins spécialistes, l'Ain figure en septième plus faible densité soit 36,5 contre 79,7 pour la métropole. Accéder facilement aux professionnels de santé est particulièrement crucial pour les soins de premier recours. Ce constat n'épargne pas les spécialistes en accès direct tels que les gynécologues et ophtalmologues, avec pour conséquence le transfert de leur activité sur les médecins généralistes déjà surchargés. Les masseurs kinésithérapeutes ainsi que les orthophonistes sont de même concernés.
Parmi les raisons évoquées pour expliquer cette situation, figure la proximité des deux métropoles que sont Lyon et Genève. Ces villes universitaires, avec de nombreux établissements hospitaliers, seraient privilégiées par les médecins malgré les efforts consentis par le conseil régional, le conseil départemental de l'Ain, les communautés de communes, les communes et l'assurance maladie. Au-delà du fait qu'elle soit une métropole, Genève attire les médecins pour les atouts que sont, en Suisse, une rémunération attractive et une simplicité administrative. L'Ain subit aussi l'attirance que connaît l'un de ses départements voisins, la Saône-et-Loire, qui expérimente la mise en place du premier centre départemental de santé en France avec le statut de salarié proposé aux médecins.
La convention d'objectifs et de gestion conclue entre l'État et la caisse nationale de l'assurance maladie 2018-2022, s'articule autour de plusieurs objectifs majeurs, dont celui de garantir à tous les assurés un réel accès aux droits et aux soins. Or, il s'avère que les sérieux problèmes de démographie médicale dans l'Ain constituent l'un des facteurs importants de renoncement aux soins. À titre d'illustration, on notera le fait pour le moins marquant qu'est l'annulation de collectes de sang par manque de médecins.
Si la fin du numerus clausus est une disposition de bon sens qui doit permettre de répondre, à long terme et pour partie, aux problèmes liés à la désertification médicale, force est de constater qu'elle ne saurait suffire. Il est en effet indispensable de l'accompagner de mesures visant notamment à une meilleure régulation géographique de la densité médicale.
L'accès aux soins, et en particulier l'accès à une offre médicale équilibrée et de qualité sur l'ensemble des territoires, constitue l'un des principaux enjeux de la transformation de notre système de santé. Aussi, il lui demande quelles politiques de lutte contre la désertification médicale elle entend mettre en œuvre au-delà des dispositifs incitatifs, pour mettre fin aux difficultés alarmantes de raréfaction et de répartitions inégales des professionnels de la santé dans les territoires.
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