M. Michel Laugier. La question que je pose au nom du groupe Union Centriste porte sur l'absence de mesures sanitaires pour l'accueil des Français rapatriés dans les aéroports. Elle relaye une question écrite que notre collègue Olivier Cadic, sénateur représentant les Français de l'étranger, vous a adressée la semaine dernière, monsieur le ministre des solidarités et de la santé.
Depuis, ses inquiétudes n'ont cessé d'être confirmées par son réseau, qui couvre le monde entier. Si 10 000 de nos compatriotes, selon le ministère de l'Europe et des affaires étrangères, se battent encore pour se faire rapatrier – je leur adresse ici un message de soutien et de solidarité, car ils se trouvent parfois dans des situations très difficiles –, les 120 000 personnes rentrées depuis deux semaines n'ont eu droit à aucune information à leur arrivée en France.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, aucune mesure spécifique n'encadre le retour des Français sur le territoire national. Aucune mesure de protection n'a été mise en place. Même s'ils arrivent d'un pays à risque, on ne les met pas en quarantaine, comme on avait pourtant commencé à le faire avec les Français revenant de Wuhan, en Chine. On ne les interroge même pas sur leur parcours…
On ne leur donne pas non plus d'informations – certains ne savent même pas que nous sommes en confinement général ! –, et donc pas d'injonction de se confiner.
À l'évidence, l'« état de guerre sanitaire » n'est pas déclaré dans les aéroports. Cette réalité tranche avec les mesures prises par de nombreux pays, où les voyageurs sont interrogés sur leur état de santé et auxquels on recommande de se confiner.
Monsieur le ministre, comment se fait-il que des mesures de rapatriement si drastiques à l'origine, pour les Français revenant de Wuhan, aient pu laisser place à un tel laisser-aller dans les aéroports ? Comment justifiez-vous que les Français soient confinés, mais qu'aucune mesure sanitaire n'organise l'accueil de nos rapatriés ?
M. le président. La parole est à M. le ministre des solidarités et de la santé.
M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Monsieur le sénateur Laugier, si vous demandiez aux quelque 1 000 Français revenus du Maroc à Sète vial'Espagne à bord d'un ferry, et qui sont actuellement confinés dans des caravanes, si la situation que vous décrivez reflète la réalité, je crois qu'ils ne manqueraient pas de vous contredire… Ces personnes ont reçu, individuellement, des consignes. Leur température a été prise, les conditions sanitaires ont été vérifiées. Il a été permis à celles ne présentant aucun symptôme d'aller se confiner chez elles, les autres étant immédiatement adressées au 15.
Telle est la réalité, monsieur le sénateur. Je suis donc très surpris de la teneur de cette question. Je vous suggère d'interroger vos collègues sénateurs de ce magnifique territoire périmontpelliérain. Ils vous confirmeront que le ministre de l'intérieur a tout mis en œuvre pour que les conditions de sécurité sanitaire soient totalement respectées.
Une information par affichage est dispensée dans tous les aéroports de notre pays depuis le 18 janvier. Beaucoup d'aéroports ont fermé, à l'instar d'Orly. Dans ceux qui restent ouverts, des services sanitaires sont présents sur place vingt-quatre heures sur heure pour répondre à toute demande, prendre la température, diriger toute personne suspectée d'être contaminée directement vers les structures de soins.
Les mesures d'hygiène, les gestes barrières sont affichés en grand format dans toutes les stations de métro, aux arrêts de bus, dans les gares et les aéroports qui fonctionnent encore. Quant aux conditions de quarantaine et de confinement chez soi, elles sont rappelées à tout Français rentrant sur le territoire.
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