M. le président. La parole est à Mme Denise Saint-Pé, pour le groupe Union Centriste.
(Applaudissements sur les travées du groupe UC.)
Mme Denise Saint-Pé. Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État chargé des transports.
Monsieur le secrétaire d'État, alors que la crise économique succède à la crise sanitaire, l'État doit répondre présent en soutenant les entreprises. À ce titre, je salue le prêt de 7 milliards d'euros accordé à Air France. Cette aide est significative, mais aussi nécessaire, afin que l'entreprise puisse affronter les difficultés financières du secteur, tout en répondant à des enjeux environnementaux plus que jamais incontournables.
Mais Air France ne doit pas oublier que ce secours lui est apporté parce que l'entreprise répond à une obligation de service public en offrant une desserte entre la capitale et les territoires ruraux ou ultramarins.
Or, dans ces départements, je constate que la participation à l'aménagement du territoire, pourtant attendue, n'est pas au rendez-vous. Il n'est pas normal, par exemple, que, au mois de juin, les Pyrénées-Atlantiques ne bénéficient que de deux vols quotidiens entre Biarritz et Paris ou, pis encore, de deux vols hebdomadaires entre Pau et Paris, voyage qui requiert cinq heures de train.
Je regrette que, malgré les sollicitations répétées des parlementaires, Air France n'ait pas augmenté la cadence des vols desservant ces territoires enclavés ou éloignés. Ceux-ci ont pourtant cruellement besoin de liaisons aériennes plus fréquentes dans le cadre de la reprise économique.
En effet, comme l'a clairement établi la mission d'information du Sénat sur le rôle du transport aérien dans l'aménagement du territoire, certaines lignes sont vitales pour assurer un désenclavement.
Monsieur le secrétaire d'État, je ne peux pas croire que l'État tolère cette situation. Aussi, pouvez-vous me dire comment il compte agir en tant qu'actionnaire d'Air France, et après l'effort consenti pour sauver cette entreprise, afin de la pousser à desservir dignement les territoires qu'elle semble délaisser ?
(Applaudissements sur les travées du groupe UC.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé des transports.
M. Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports. Madame la sénatrice, je vous remercie de votre question, qui me permet de revenir sur la reprise du transport aérien.
Durant le confinement, vous le savez, les restrictions prises dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire ont impliqué une réduction de 95 % des vols. La reprise du trafic intérieur s'organise progressivement depuis le 2 juin, grâce notamment à la levée de la restriction liée à la règle des 100 kilomètres.
La majorité des aéroports rouvriront aux vols commerciaux d'ici à l'été. À date, l'offre s'établit à environ 20 % du trafic habituel, avec une augmentation progressive : 35 % en juillet, environ 40 % en août, grâce en particulier à la réouverture de l'aéroport de Paris-Orly, prévue le 26 juin prochain.
Nous portons bien évidemment une attention particulière aux lignes d'aménagement du territoire, mais j'aurai l'occasion d'y revenir ultérieurement.
Concernant plus spécifiquement la desserte de Pau, je tiens d'abord à vous rappeler qu'il s'agit d'une ligne commerciale et non pas d'une ligne soumise à obligation de service public ; plusieurs compagnies opèrent des vols depuis cet aéroport en fonction de la demande : Air France, vous l'avez dit, qui a prévu de programmer deux vols par semaine d'ici à la fin du mois, puis deux cents vols au mois de juillet à destination des aéroports Paris-Orly et de Paris-Roissy ; ASL Airlines, quant à elle, a annoncé la mise en place de quatre liaisons hebdomadaires vers Paris.
S'agissant d'Air France, vous savez que la compagnie prépare actuellement un plan de restructuration de son offre commerciale, et le Gouvernement sera vigilant à qu'il ne se fasse pas au détriment des territoires. J'ai d'ailleurs demandé à la direction d'Air France d'entamer très rapidement une concertation approfondie avec les élus concernés. (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)
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