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Claudine Thomas
Question d'actualité au gouvernement N° 1348 au Ministère de l'enseignement


Parcoursup

Question soumise le 11 juin 2020

M. le président. La parole est à Mme Claudine Thomas, pour le groupe Les Républicains.

Mme Claudine Thomas. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.

Madame la ministre, cette année, 658 000 lycéens attendaient le verdict de Parcoursup. Dès les premiers résultats connus, les plaintes se sont multipliées, rappelant les nombreux ratés qu'avait déjà connus ce dispositif l'année dernière.

Les améliorations promises par votre ministère ne sont manifestement pas au rendez-vous. Pour tenter d'accepter ce qui apparaît comme arbitraire, il faudrait au moins avoir des éléments pour comprendre les critères de sélection. Mais rien n'est plus opaque que la façon dont l'interface prend ses décisions.

Malgré un très bon dossier, de nombreux lycéens se retrouvent aujourd'hui sur liste d'attente ou refusés dans toutes les facultés auxquelles ils avaient candidaté.

Parcoursup avait pourtant été mis en place pour permettre un système plus juste. Or, dans certaines universités, la sélection passe encore par une forme de tirage au sort sans doute plus technologique, mais tout aussi injuste.

Ces dernières, incapables de traiter correctement et individuellement les dossiers, ont mis en place des algorithmes pour classer et évaluer les candidats. En plus de pénaliser des lycéens méritants, cela conduit à standardiser le profil des candidats.

Les conclusions de la Cour des comptes, dans son rapport de février dernier, vont dans le même sens. La Cour a en effet souligné le manque de transparence, l'aspect uniforme des dossiers, l'automatisation croissante du système. Elle note également que la motivation des élèves n'est pas prise en compte et conclut que les performances de Parcoursup ne sont pas meilleures que celles de l'antique système admission post-bac
(APB).

Mme Sophie Taillé-Polian. Exactement !

Mme Claudine Thomas. Le Gouvernement avait affiché sa volonté de remettre de l'humain dans le système de l'orientation et de l'inscription à l'université. La réalité est malheureusement tout autre.

Madame la ministre, qu'envisagez-vous de faire pour remédier à cette situation d'injustice criante ?
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Réponse émise le 11 juin 2020

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.

Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Madame la sénatrice Thomas, une partie de votre question décrit en fait l'ancien système. Je ne peux pas vous laisser dire, au regard du travail qui est mené dans l'ensemble des établissements du secondaire pour accompagner et orienter les lycéens – cela ne se faisait pas à l'époque d'APB –, au regard du travail qui est conduit dans l'ensemble des établissements d'enseignement supérieur pour étudier les dossiers et faire des propositions – cela ne se faisait pas non plus au temps d'APB –, que le système que nous avons mis en place est inhumain et fondé sur des algorithmes. Dire cela, ce serait mépriser l'ensemble du travail qui est mené par les professeurs, aussi bien dans le secondaire que dans le supérieur.

Madame la sénatrice, cette année, 2 % de vœux supplémentaires ont été exprimés par les lycéens, malgré la période de confinement, et l'accompagnement a été exceptionnel. À l'heure où nous parlons, plus de huit lycéens sur dix ont reçu des propositions d'admission correspondant à leur choix.

La procédure complémentaire démarrera le 16 juin, plus tôt que les années précédentes, pour que, là encore, nous puissions mieux accompagner les candidats avant même l'obtention de leur baccalauréat.

Alors oui, madame la sénatrice, je l'ai toujours dit : ce dispositif a vocation à s'améliorer en permanence, parce que c'est un dispositif profondément humain, porté par la communauté universitaire, et plébiscité par les parents comme par les étudiants.

Mais il subsiste encore parfois des difficultés, et bien sûr nous travaillons à les résoudre chaque jour.

J'en veux pour preuve le fait que nous comptons 20 % de boursiers supplémentaires ; j'en veux pour preuve que la procédure a permis de créer plus de 900 places dans les instituts universitaires de technologie (IUT) de région parisienne, notamment en Seine-et-Marne ; j'en veux pour preuve que, à la suite du rapport du sénateur Laurent Lafon, l'Île-de-France est maintenant considérée comme une académie, ce qui permet une meilleure mobilité sociale.

M. le président. Il faut conclure !

Mme Frédérique Vidal, ministre. Oui, madame la sénatrice, nous progressons, nous améliorons chaque année ce dispositif, dont nous sommes très fiers. (M. François Patriat applaudit.)

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