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Jérémy Bacchi
Question d'actualité au gouvernement N° 1560 au Ministère des solidarités


Moyens mis en œuvre pour la prévention de la Covid-19

Question soumise le 10 décembre 2020

Mme la présidente. La parole est à M. Jérémy Bacchi, pour le groupe communiste républicain citoyen et écologiste.

M. Jérémy Bacchi. Ma question s'adressait initialement au ministre des solidarités et de la santé, mais, comme depuis huit semaines, celui-ci brille une nouvelle fois par son absence au sein de notre hémicycle. (Mme Cécile Cukierman applaudit. – Marques d'assentiment sur les travées du groupe Les Républicains.) Je le regrette.

La question qui est sur toutes les lèvres du pays, depuis quelques jours, est de savoir si la France pourra sortir, le 15 décembre prochain, du second confinement. Vous le savez, le Gouvernement avait fixé comme objectif le seuil de 5 000 nouvelles contaminations par jour. Or nous avons plutôt atteint un plancher de 10 000 nouveaux cas par jour…

Nous devons donc mener une véritable stratégie de dépistage, permettant non seulement d'isoler les personnes testées, mais surtout de donner les moyens aux brigades sanitaires d'accompagner ces personnes quand elles sont isolées socialement ; mettre en place un dépistage massif sans accompagnement revient à donner un coup d'épée dans l'eau.

Par ailleurs, comment assurer la protection de la population lorsque bon nombre d'entreprises ne jouent pas le jeu du respect de l'isolement ?

Cette semaine encore, j'ai été contacté par des salariés du département dont je suis élu, qui étaient cas contacts et qui avaient développé des symptômes de la covid-19, mais qui avaient été contraints par leur employeur de se rendre sur leur lieu de travail, dans l'attente des résultats du test PCR. C'est irresponsable !

Ma question est donc simple, monsieur le secrétaire d'État : quels moyens allez-vous mettre en œuvre, dans le cadre de la campagne de vaccination, en matière de prévention ? Allez-vous prévoir des moyens pour accompagner les cas contacts isolés qui subissent la pression des entreprises pour reprendre le travail ou pour rester à leur poste ?
(Applaudissements sur les travées du groupe CRCE.)

Réponse émise le 10 décembre 2020

Mme la présidente. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles.

Mme Cathy Apourceau-Poly. Où est M. Véran ?

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles. Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Jérémy Bacchi, tous, ici et au-delà de cette enceinte – vous, nous et l'ensemble de nos concitoyens –, nous souhaitons nous projeter vers l'avenir.

C'est vrai, l'année 2020 sera faite, jusqu'au bout, d'incertitudes, de difficultés et même d'angoisses pour certains de nos compatriotes.

Le Gouvernement ne s'est jamais laissé aller au fatalisme ; au contraire, depuis le premier jour, nous travaillons à prendre les mesures les plus adaptées à une situation qui est – nous avons appris à l'accepter – changeante et qui évolue de jour en jour. Nous connaissons évidemment de mieux en mieux ce virus ; même si des points d'ombre demeurent, la recherche nous éclaire, et les vaccins sont là.

Toutefois, pour envisager la suite, il nous faut nous adapter, au plus près, à l'état de nos connaissances. Aussi, que cette question soit l'occasion de faire un point sur l'état de la situation.

Chaque jour, plus de 10 000 nouvelles personnes sont déclarées positives, vous l'avez souligné, contre 5 000 par semaine au cœur de l'été. Cette course s'infléchit, grâce à la mobilisation collective des Français ; c'est bien la responsabilité individuelle de chacun qui permet d'alléger la pression pesant sur notre personnel de santé ; il faut le relever et s'en féliciter.

Néanmoins, nous restons pleinement vigilants, car, si l'évolution récente est positive, nous sommes loin, vous avez raison, de la cible de 5 000 cas par jour qui a été présentée par le Président de la République et qui est fondée sur un large consensus scientifique. L'atteinte de ce seuil permettrait en effet d'envisager un avenir plus serein et une réouverture plus large.

Or la tendance la plus récente est celle du ralentissement de la baisse du nombre de nouveaux cas quotidiens ; ce n'est pas une bonne nouvelle. Nous suivons cela de très près et nous adoptons, en conséquence, les mesures qui s'imposent. Le Premier ministre aura donc l'occasion, demain, en fonction des dernières évolutions constatées et des ultimes arbitrages, de formuler de nouvelles mesures.

Nous le savons d'ores et déjà, ce virus va continuer à circuler activement au cours des prochaines semaines et des prochains mois, durant cette période froide, pendant laquelle nous passons davantage de temps à l'intérieur.

Mme Éliane Assassi. Vous n'avez pas répondu à la question sur les entreprises !

Mme la présidente. La parole est à M. Jérémy Bacchi, pour la réplique.

M. Jérémy Bacchi. Je regrette l'absence de réponse à la question posée.

Nous jugerons le Gouvernement sur ses actes, mais, après avoir raté la campagne des masques et celle des dépistages, vous ne devez pas manquer celle de la vaccination. Le confinement ne doit pas être une épée de Damoclès placée au-dessus de la tête des Français pendant toute l'année 2021 !

Oui, il faut informer, mais il faut aussi contrôler les entreprises sur le respect des protocoles sanitaires et il faut supprimer les jours de carence, qui constituent un frein à la prévention pour les salariés du privé.

À l'heure où de nombreux Français montrent une défiance à l'égard des vaccins, nous devons sortir de l'emprise du lobby pharmaceutique, en créant un pôle public du médicament. Tel est d'ailleurs le sens de la proposition de notre groupe, que le Sénat doit examiner dans une petite heure. Nous espérons que cette proposition recevra un large soutien. (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE.)

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