Mme la présidente. La parole est à M. Bernard Bonne, pour le groupe Les Républicains.
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Bernard Bonne. Ma question s'adresse, ou plutôt s'adressait, à M. le ministre des solidarités et de la santé.
(Ah ! sur les travées du groupe Les Républicains.)
À ce propos, il faudrait nous dire, monsieur le Premier ministre, si cette absence répétée est due seulement à une simple bouderie ou, plutôt, à un mépris difficilement acceptable des parlementaires de la Haute Assemblée.
(Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains, UC et INDEP, ainsi que sur des travées du groupe SER.)
Je m'interroge sur la stratégie de vaccination contre la covid-19. Quelle est celle qui est envisagée par le Gouvernement ? Faire de la stratégie, c'est anticiper. Or, sur la question de l'organisation de ces campagnes de vaccination, je crains que nous ne soyons pas vraiment au point.
Alors que nos voisins du Royaume-Uni et d'Allemagne sont bien plus avancés que nous ne le sommes – le Royaume-Uni a déjà commencé à vacciner depuis hier et l'Allemagne a déjà mis en place une logistique forte –, qu'en est-il chez nous ?
Où en est-on dans l'approvisionnement et les achats de vaccins, et de quel vaccin s'agit-il ? Qu'est-il prévu pour le conditionnement et la conservation des doses, sachant qu'elles doivent être conservées à des températures très basses ?
Comment seront-elles acheminées vers les centres de vaccination et où les Français pourront-ils se faire vacciner ?
Quel sera le rôle des médecins généralistes ? Sont-ils simplement avertis de l'implication qui sera la leur dans le dispositif de vaccination ? Les médecins coordonnateurs ne pourraient-ils pas remplir ce rôle dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, les Ehpad ?
Il me semble que, sur ces questions, l'impréparation est grande. Monsieur le ministre, nous souhaitons avoir des précisions sur ces différents points.
(Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Mme la présidente. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles.
M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles. Monsieur le sénateur, le ministre des solidarités et de la santé n'est point de caractère boudeur…
Mme Hélène Conway-Mouret. Il est simplement timide !
(Sourires.)
M. Adrien Taquet, secrétaire d'État. … et il a le plus grand respect pour la Haute Assemblée.
M. François Bonhomme. C'est manifeste !
M. Adrien Taquet, secrétaire d'État. J'ai l'honneur de le représenter et je m'évertue à le faire au mieux. C'est, d'ailleurs, toujours un plaisir d'être avec vous, que ce soit pour les questions au Gouvernement ou lors des débats sur des projets de loi.
Monsieur le sénateur, le Président de la République, le Premier ministre et le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, ont eu l'occasion de s'exprimer à plusieurs reprises sur ce point. Je veux vous assurer que cette campagne vaccinale se prépare, et dans de bonnes conditions.
Vous avez soulevé un certain nombre de points importants et légitimes pour les Français. Permettez-moi de rappeler, à ce titre, que 61 % d'entre eux ont annoncé, dans un récent sondage, n'avoir pas forcément l'intention de se faire vacciner… Il est donc nécessaire d'évoquer ces questions en toute transparence, pédagogie et clarté, et je vous remercie de le faire aujourd'hui.
Les vaccins des groupes Moderna et Pfizer devraient être les premiers à obtenir une autorisation européenne. Il ne nous fallait pas l'attendre pour avancer. La Haute Autorité de santé a, ainsi, donné un avis précis sur la stratégie vaccinale, qui définit notamment les publics prioritaires ; vous en avez certainement pris connaissance.
La stratégie du Gouvernement est donc menée dans la plus grande transparence. La nomination de l'infectiologue Alain Fischer comme expert référent sur cette stratégie s'inscrit dans cette démarche de transparence.
Des questions complémentaires ont, en outre, été transmises à la Haute Autorité de santé, s'agissant, notamment, de l'impact de la sérologie sur la balance entre le bénéfice et les risques individuels de la vaccination. À ce stade, le statut sérologique est neutre sur la priorisation retenue par la Haute Autorité de santé.
Pour ce qui concerne l'acte vaccinal, celui-ci sera, en tout état de cause, réalisé après consultation médicale. Pour la phase 1, un médecin sera présent pour la vaccination, soit pour la réaliser, soit pour la superviser. Il est possible que la question de l'élargissement à d'autres professionnels de santé, par la suite, puisse se poser. Elle nécessitera d'être instruite et devra donc également être tranchée sur le fondement de la concertation et de l'avis de la Haute Autorité de santé.
Mme la présidente. Il faut conclure, monsieur le secrétaire d'État.
M. Adrien Taquet, secrétaire d'État. Enfin, d'un point de vue très pratique, le Gouvernement s'assure, dans les moindres détails, du circuit logistique qui devra permettre la bonne vaccination, au bon moment.
Mme la présidente. La parole est à M. Bernard Bonne, pour la réplique.
M. Bernard Bonne. Bien que ces réponses ne nous rassurent pas complètement, je tenais, monsieur le secrétaire d'État, à vous remercier personnellement de votre présence régulière dans cet hémicycle et devant nos commissions, et surtout du respect que vous avez de la Haute Assemblée. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – Mme Nadège Havet applaudit également.)
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