M. le président. La parole est à M. Marc Laménie, pour le groupe Les Républicains.
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Marc Laménie. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, chers collègues, ma question s'adresse à Mme la ministre de la transition écologique.
Passionné de géographie ferroviaire, attaché au monde cheminot et au réseau ferré national – moins de 30 000 kilomètres de lignes sont ouverts à la circulation commerciale aujourd'hui – j'aurais volontiers posé des questions sur les trains d'équilibre du territoire, les trains régionaux, les lignes rurales ou le fret capillaire notamment, mais aussi sur les moyens humains auxquels nous sommes, comme vous, très attachés. Mais j'évoquerai dans ma question l'aménagement du territoire et les dessertes TGV, les lignes à grande vitesse représentant plus de 2 400 kilomètres de lignes.
Le TGV Est a été inauguré en juin 2007. Il est financé par l'État, par Réseau ferré de France et par les collectivités territoriales, notamment par les conseils généraux, les anciennes régions, les villes et les intercommunalités. Mais depuis la crise sanitaire – et même avant –, les extensions de desserte TGV sur ligne classique sont délaissées, abandonnées.
Dans les Ardennes, la desserte s'arrête bien souvent à Reims-centre. Les villes de Rethel, Charleville-Mézières et Sedan ne sont donc pas desservies. Il en est de même pour des villes des départements de la Meuse, des Vosges, de Moselle, de Meurthe-et-Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
Alors que les Ardennes devaient être desservies par deux allers-retours quotidiens en TGV, depuis le confinement Reims est le terminus de la ligne.
Par ailleurs, les horaires d'ouverture des guichets de gare sont de plus en plus réduits. La gare de Charleville-Mézières est fermée le dimanche et n'a pas de guichet, alors que cette commune compte 48 000 habitants.
L'heure est pourtant aux « TGV InOui » et aux slogans tels que « Voyagez avec votre temps », « Grande vitesse, bas-carbone » ou « Voyagez avec nous, c'est moins de CO2 émis ».
Ma question est donc la suivante, madame la ministre : à quand une véritable politique ferroviaire et de soutien à nos territoires ?
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de la transition écologique.
Mme Barbara Pompili, ministre de la transition écologique. Monsieur le sénateur Laménie, l'investissement dans le ferroviaire est une de nos priorités, comme en témoigne l'effort financier sans précédent que ce gouvernement a engagé en faveur de la SNCF : je pourrais citer les 35 milliards d'euros de dettes que nous avons repris, ou encore la recapitalisation à hauteur de 4 milliards d'euros que nous avons mise en œuvre dans le cadre du plan de relance.
Nous nous mobilisons aussi en faveur des petites lignes, que vous avez citées, puisque nous avons alloué une enveloppe de 6,5 milliards d'euros sur dix ans à leur soutien et à la relance des trains de nuit et du fret ferroviaire. Nous pourrons discuter plus longuement de ces sujets si vous le souhaitez.
Du fait du confinement et de la réduction des déplacements autorisés, les dessertes de certains de nos territoires ont fortement évolué ces dernières semaines : environ 30 % des TGV ont circulé et 60 % à 80 % des TER et ce, avec des horaires adaptés. Cela peut sembler faible, mais je tiens à préciser que la fréquentation était d'environ 10 % au niveau national et de 20 % en région Grand Est.
Je rappelle aussi que la SNCF et ses salariés se sont mobilisés pour que ces déplacements se fassent dans de bonnes conditions sanitaires.
Comme vous le savez, grâce au déconfinement, l'offre devrait atteindre près de 100 % durant la période de Noël afin de permettre aux Français de passer les fêtes en famille.
Vous m'avez également interrogée plus spécifiquement sur le TGV Est. Je vous confirme que la SNCF prévoit de rétablir à partir du 5 janvier une circulation habituelle, c'est-à-dire deux allers-retours directs Paris-Rethel-Charleville-Sedan. La liaison en correspondance TER-TGV à Reims sera toujours possible, et les horaires des TER sont ajustés sous l'égide des présidents de région, dont c'est la compétence.
S'agissant enfin des guichets de gare, leurs horaires ont été adaptés du fait de la crise sanitaire. Il incombe aux autorités compétentes, à savoir les régions pour les guichets TER et la SNCF pour les guichets TGV, d'adapter les horaires d'ouverture aux besoins.
(M. François Patriat applaudit.)
M. le président. La parole est à M. Marc Laménie, pour la réplique.
M. Marc Laménie. Je vous remercie, madame la ministre. J'ose vous croire, mais, en réalité, nous savons que c'est un combat permanent. Si nous souhaitons un développement durable, montrons l'exemple à tous les échelons et soutenons le rail ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.