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M. Jean-Raymond Hugonet attire l'attention de Mme la ministre du travail sur les difficultés pour les très petites, petites et moyennes entreprises (TPE-PME) de recruter.
150 000 à 250 000 offres d'emplois sont non pourvues en France chaque année faute de candidats : des centaines de milliers de postes disponibles alors que les chiffres du chômage atteignent toujours 8,7 % au premier trimestre cette année. Depuis des mois maintenant, plusieurs secteurs souffrent terriblement d'une pénurie de main-d'œuvre : serveurs, cuisiniers, vendangeurs, employés agricoles, menuiserie, plomberie, maçonnerie, peinture.
Les difficultés sont profondes pour les TPE et les PME qui veulent se développer et se heurtent aux difficultés de recrutement.
Problème de formation, déficit d'image pour les métiers manuels sont des explications.
Cette crise de l'emploi touche également le secteur du transport. L'entreprise Premat, leader du transport en Île-de-France, dont le siège social est en Essonne, fait part de sa forte demande de recrutement de chauffeurs routiers mais les candidats manquent à l'appel. Le métier se place cinquième des métiers à Pôle emploi les plus en tension.
En 2019, l'entreprise Premat a embauché 151 conducteurs, sur les quelque 430 que compte le groupe. Dans le même temps, 115 ont quitté l'entreprise pour diverses raisons : fin de contrat à durée déterminée (CDD), retraite, démission… « Les conducteurs sont devenus assez volages ; il faut attirer les candidats alors que le coût du travail est de plus en plus élevé. Le risque est grand de devoir recourir à de la main-d'œuvre détachée alors que le nombre de demandeurs d'emplois dans le pays n'a jamais été aussi élevé. »
Une autre difficulté est de trouver de « bons » candidats. « Beaucoup sont mal orientés par Pôle emploi et arrêtent juste après avoir terminé leur formation ».
Alors pour prévoir les embauches de demain, il faut miser sur la formation.
La réponse vient aussi des pouvoirs publics avec la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel.
IL est important de se mobiliser pour défendre les intérêts des TPE et PME, pour répondre à leurs besoins de recrutement. Cela sera possible avec la réforme de l'apprentissage, ce sera plus difficile avec le nouveau dispositif de la formation professionnelle plus complexe et donc moins adapté à la réalité du terrain.
Deuxième obstacle important, le véritable déficit d'image des métiers manuels auxquels les entrepreneurs doivent faire face. Depuis trente ans la politique est orientée vers des métiers de service. On a complètement dénigré les métiers techniques.
Il faut donc des mesures beaucoup plus fortes, plus profondes et plus pérennes. Il lui demande donc quelles sont celles qu'elle compte mettre en œuvre pour faciliter de manière beaucoup plus importante le recrutement dans ces métiers en tension.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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