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M. Jean-Pierre Moga souhaite interroger M. le ministre des solidarités et de la santé sur les soins primaires ou médecine de premier recours en médecine générale. Dans les territoires ruraux en particulier, l'âge moyen des médecins généralistes est très élevé : nombre d'entre eux sont déjà à l'âge où ils pourraient prendre leur retraite. Ainsi, dans de nombreux départements des départs importants de généralistes se profilent. Cela met en péril les tours de garde de nuit et de week-end ; or, si le nombre de gardes est trop important, c'est un frein à l'installation de jeunes médecins et cela entraîne aussi une charge de travail supplémentaire sur les médecins restant en exercice. La désertification médicale de certains territoires s'intensifie et avec elle l'absence de soins primaires et donc de prévention, ce qui conduira à une situation sanitaire explosive dans les deux à trois ans à venir. Pourtant, la médecine de proximité a de multiples vertus. Elle permet entre autres : de faire travailler les infirmières et tous les paramédicaux qui assurent aussi le maintien à domicile ; d'éviter les fermetures de pharmacie en milieu rural en leur assurant la vente des médicaments prescrits par les médecins ; de pallier la surcharge des services d'urgences avec un coût bien moindre pour les finances publiques. En effet, pour une consultation équivalente à 25 euros en médecine générale, cette dernière coûte environ 200 euros lors d'un passage aux urgences. Dans la situation de crise actuelle, le retard de prise de décision n'est plus envisageable. La mise en place de solutions courageuses est pourtant possible. Par exemple, rendre obligatoire la déclaration des médecins thésés aux conseils de l'ordre régionaux et nationaux. Cette liste devrait être accessible aux médecins cherchant un remplaçant. Limiter les remplacements à trois ans au maximum afin d'empêcher certains médecins d'en faire une profession. L'État finance les études de médecine ; il pourrait exiger une contrepartie, en partenariat avec les caisses primaires d'assurance maladie (CPAM), en rendant obligatoire un exercice de trois à cinq ans dans les zones en demande de médecins. L'État pourrait aussi organiser la signature d'une charte d'engagement avec les médecins reçus au concours ; en cas d'abandon, ils devraient rembourser leurs frais de scolarité. C'est pourquoi il lui demande quelles solutions le Gouvernement envisage de mettre en œuvre pour remédier aux difficultés rencontrées par le secteur de la médecine générale de proximité.
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