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M. Laurent Burgoa attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur la situation précaire des assistants d'éducation.
Ces derniers, parfois appelés « surveillants » ou encore « pions », ont vu leur statut créer il y a 18 ans. Aujourd'hui leurs missions se multiplient : plan Vigipirate, protocole sanitaire... Ils gèrent tout un volet administratif : absences et retards à chaque cours, dossiers scolaires, relations élèves-parents et professeurs, passation d'évaluations et examens. Aussi doivent-ils très souvent assurer l'accueil au sein de l'établissement et gérer le standard téléphonique.
Les infirmiers, assistants sociaux, psychologues, conseillers d'orientation étant de moins en moins nombreux se sont souvent eux qui gèrent les projets d'accueil individualisé (PAI) en leur absence.
Ils sont en première ligne face aux difficultés scolaires et familiales, l'absentéisme, le harcèlement scolaire et numérique, le communautarisme, le racisme, l'homophobie, le sexisme et la violence. Ils peuvent sensibiliser aux drogues, à l'alcool, à la sexualité. Ils sont les fantassins de l'école républicaine.
Cette fonction nécessite lucidité et tempérance car elle ne se s'arrête pas à l'arrivée et au départ des transports scolaires, à la surveillance des récréations, des temps de repas, des abords des établissements, couloirs, études ou internats, fréquemment confrontés aux difficultés scolaires, durant les heures d'études, ils peuvent tenter de les résoudre. Ils participent activement au dispositif d'aide aux devoirs.
Malgré ce rôle si important, AED reste un emploi précaire : un contrat à durée déterminée (CDD) renouvelable sur six années seulement. Une profession exercée principalement par des femmes et, contrairement aux idées reçues, moins de 30 % sont étudiants, la moyenne d'âge se situe à 38 ans dont naturellement des pères et mères de famille. Leurs difficultés à trouver un logement ou à emprunter sont réelles d'autant que leur rémunération est au salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) et que près de 80 % sont à temps partiel.
Après 6 années de services, alors qu'ils ont perfectionné leurs pratiques professionnelles et que ce personnel est bien souvent surqualifié, ces derniers sont remerciés. L'État doit alors reformer ces nouvelles recrues.
Les AED étant en sous-effectif dans la plupart des établissements, le quota horaire annuel est souvent dépassé, les heures supplémentaires non rémunérées. Quant à la rémunération des heures de nuit, c'est un forfait qui s'applique pour le service nocturne de 22 h à 7 h du matin : 3 h équivalant à une heure de travail.
Enfin, les primes des réseaux d'éducation prioritaire (REP) et REP+ sont attribuées à tous les personnels de l'éducation nationale travaillant en zone prioritaire, excepté aux AED et accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).
Compte tenu de cette situation, il lui demande s'il compte revenir sur le statut d'éducateur scolaire afin qu'il devienne enfin gage de pérennisation de ces emplois et d'accès à la formation mais aussi s'il compte augmenter leur rémunération et réévaluer leur nombre dans les établissements.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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