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Didier Marie
Question écrite N° 21152 au Ministère de l'agriculture


Ouverture des écoles vétérinaires privées

Question soumise le 25 février 2021

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M. Didier Marie attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur l'ouverture des écoles vétérinaires privées.

En dépit des nombreuses objections de la profession vétérinaire, la loi de programmation de la recherche a été adoptée avec l'article 22 bis prévoyant l'ouverture d'établissements d'enseignement supérieur privés en vue d'assurer une formation préparant au diplôme d'État de docteur vétérinaire suite à l'introduction d'un amendement voté au Sénat.

Cette mesure a été présentée comme étant une réponse au problème de la désertification vétérinaire or la privatisation du diplôme de docteur vétérinaire ne résoudra pas ce sujet, c'est la baisse d'attrait pour les zones rurales et la difficulté pour un vétérinaire de gagner sa vie qui sont en cause plus que le manque de formation. La solution réside dans le fait de permettre aux territoires en tension de retrouver de l'attractivité et un équilibre économique pour celles et ceux qui s'installeront. Il faut des leviers qui permettront aux futurs praticiens de trouver dans ces territoires un équilibre entre vie privée et vie professionnelle.

De plus comment imaginer que des jeunes vétérinaires endettés à hauteur de 93 000 euros, coût estimé de la formation dans les écoles vétérinaires privées, puissent aller exercer dans des déserts ruraux compte tenu de la difficulté économique que cela représente pour des vétérinaires expérimentés ? Par ailleurs l'ouverture de ces écoles privées dont le coût annoncé est de 93 000 euros ne provoquera pas une diminution du nombre de Français étudiant la médecine vétérinaire à l'étranger puisque le coût des formations européennes reste souvent inférieur au coût des futures écoles vétérinaires privées françaises. En revanche ces écoles créeront une rupture d'égalité dans la valeur du diplôme avec d'un côté des étudiants sélectionnés par un concours de haut niveau et d'autres qui entreront en école en payant une lourde somme.

Enfin, ces écoles privées bien qu'ayant le statut d'école associative à but non lucratif ne peuvent pas garantir de former des vétérinaires indépendants dans l'exercice de leur profession. Il y a un risque de subordination entre les financeurs des écoles et des études et le vétérinaire.

La recherche publique risque d'en pâtir également, celle-ci est déjà en difficulté et pourtant, cette crise de la Covid-19 a montré l'intérêt des recherches animales. En effet, les écoles privées risquent de bénéficier de subventions publiques dont seraient alors privées les écoles publiques et la recherche scientifique.

Le décret d'application de cette mesure ayant vocation à l'ouverture des écoles vétérinaires privées n'a pas encore été publié il est donc encore temps de faire marche arrière et surtout d'échanger avec les membres de la profession avant que ces écoles ne se répandent sur notre territoire.

Il appelle son attention sur le danger que représenteront des écoles vétérinaires privées en France et lui demande de revenir sur cette mesure.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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