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Mme Marie-Noëlle Lienemann attire l'attention de M. le Premier ministre sur la stratégie confuse de l'État concernant les laboratoires nantais Xenotheran et Valvena.
Lors de son déplacement à Nantes le 11 février 2021, le président de la République a selon la presse indiqué que l'État aurait la volonté de négocier une précommande de 30 000 doses du médicaments anti-Covid – le XAV-19 – développé par Xénothera, société de biotechnologie nantaise. Cette société indiquait le lendemain « ne pas avoir confirmation de cette précommande », pourtant l'Élysée affirmait encore que des « discussions avec le laboratoire sont engagées depuis le mois de juin 2020 ». On ne saurait trouver situation plus confuse et opaque.
Le XAV-19 est un mix d'anticorps qui neutralise le virus et l'empêche de se multiplier, permettant ainsi de réduire le risque d'aggravation chez les patients atteints des formes modérées de la maladie. Si la stratégie de vaccination contre le Covid-19 est une priorité absolue, on mesure bien ici tout l'intérêt d'un tel médicament alors que la communauté scientifique peine à trouver un traitement efficace contre la maladie. Xenothera souhaite lancer une campagne d'essai en France mais également à l'échelle européenne, dans l'espoir d'une mise sur le marché cet été. Une précommande permettrait au laboratoire d'enclencher une production industrielle du XAV-19, dont le coût pourrait être 15 fois moins élevé que les anticorps monoclonaux américains.
Nous avons également appris voici près de 3 mois que les Britanniques bénéficieraient du vaccin développé par le laboratoire franco-autrichien Valvena, basé à Saint-Herblain près de Nantes. Le Royaume Uni a ainsi annoncé une précommande de 40 millions de doses supplémentaires de ce vaccin français, qui s'ajoutent aux 60 premières millions de doses qui seront produites au Royaume Uni… les Français et les Européens devront attendre 2022. Dès juin 2020, la présidente du conseil régional des Pays-de-la-Loire ainsi que le préfet de région avaient alerté le Gouvernement sur le potentiel de développement d'un vaccin français par ce laboratoire.
Il paraît invraisemblable que de telles opportunités et capacités françaises aient été si ce n'est ignorées à tout le moins négligées si longtemps, alors que la lutte contre la pandémie et ses conséquences devait représenter la priorité absolue des pouvoirs publics.
Elle lui demande donc de bien vouloir lui indiquer quels sont les échanges que le Gouvernement a eus dès l'été 2020 avec les élus locaux et la société Valvena, et quels sont les raisons et les blocages qui ont abouti à ce que ce soit le gouvernement britannique qui profite ainsi du vaccin développé par ce laboratoire. Elle lui demande de bien vouloir lui indiquer si le Gouvernement est en discussions avec cette société pour permettre la production de ce vaccin en France à destination de nos concitoyens, en plus des 100 millions de doses déjà précommandées par la Grande-Bretagne.
Par ailleurs, elle lui demande de bien vouloir lui confirmer que l'État a bien l'intention de passer une précommande de 30 000 doses du XAV-19 et de lui indiquer quelles sont les discussions en cours entre le Gouvernement et la société Xenothera. Elle lui demande enfin de bien vouloir lui indiquer si ce laboratoire bénéficie du soutien de l'État, notamment au travers du « plan de relance » comme semble le croire la presse locale, et à quel niveau.
Au moment où la reconstitution de notre outil pharmaceutique industriel apparaît comme une nécessité vitale, elle enjoint le Gouvernement à aider – y compris financièrement – toutes les initiatives françaises en réduisant au maximum les blocages bureaucratiques qui pourraient être rencontrés.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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