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Mme Laurence Harribey alerte Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur la situation de la première génération d'étudiants en santé post-réforme.
La loi n° 2019-774 du 24 juillet 2019 relative à l'organisation et à la transformation du système de santé devait abaisser le taux d'échec en augmentant le numérus pour les primants, sans redoublement possible, diversifier les profils des étudiants et améliorer leur réorientation. C'est malheureusement l'inverse qui se produit.
Pour remplacer la première année commune aux études de santé (PACES), deux nouvelles voies d'accès sont proposées aux étudiants : le PASS (parcours accès santé spécifique) et la LAS (licence option accès santé). En cette année de transition, deux catégories d'étudiants coexistent avec des voies de sélection distinctes. D'une part, les étudiants en santé d'avant-réforme (les PACES) ont été autorisés à redoubler s'ils le souhaitaient et bénéficient ainsi de places réservées, déduites du numerus apertus, à savoir la capacité totale d'accueil en seconde année d'étude. D'autre part, la deuxième voie de sélection concerne les étudiants inscrits pour la première fois en PASS et en LAS cette année.
Les étudiants PASS et LAS doivent partager la capacité d'accueil en 2nde année d'études de santé avec les derniers redoublants PACES sans augmentation significative de cette capacité d'accueil dans la grande majorité des universités. Alors que des places sont réservées aux redoublants, le taux d'échec de la première génération des étudiants en santé post-réforme est particulièrement élevé.
La Loi du 24 juillet 2019 avait anticipé cette problématique pour cette année exceptionnelle de transition, « une part d'augmentation pour cette seule année du nombre d'étudiants admis en deuxième année sera spécifiquement dédiée à la gestion de ces redoublants, afin de ne pas créer d'inégalités au détriment des étudiants primants, qui commenceront leur cursus à la rentrée universitaire 2020 » et des moyens financiers spécifiques devaient être alloués. Pourtant, pour 2020-2021, année de transition, il semble qu'aucune augmentation significative du nombre d'admis ne soit prévue dans la majorité des universités.
De plus, les étudiants PASS-LAS ne peuvent pas redoubler alors même qu'ils préparent un concours difficile et suivent un double-cursus dans des conditions extrêmement compliquées à cause du contexte sanitaire.
La crise du Covid-19 a été aussi source d'une injustice sociale : très peu d'étudiants issus des milieux défavorisés ont eu les moyens de subir les contraintes terribles de cette année.
Venir en aide à cette génération d'étudiants en santé est indispensable à l'équité entre nos jeunes, à la réussite de notre système de soins, à la lutte contre les déserts médicaux et à l'exigence de récompenser le travail et le courage de toute une profession à laquelle rêvent d'appartenir ces étudiants, en particulier en cette période de crise sanitaire propice aux véritables vocations.
Compte tenu des conditions particulièrement angoissantes liées à la pandémie de la Covid-19 dans lesquelles les étudiants PASS-LAS préparent leur concours, sans pouvoir assister aux cours en présentiel et en ayant subi confinements et couvre-feux qui les condamnent à étudier de manière isolée, elle lui demande quelles sont les solutions envisagées pour garantir les meilleures chances de réussite à cette nouvelle génération de soignants.
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