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Jean Hingray
Question écrite N° 21261 au Ministère de l'éducation


Fermeture prévisible d'une filière porteuse d'emploi dans un lycée professionnel au préjudice d'une station thermale

Question soumise le 4 mars 2021

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M. Jean Hingray attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur les dangers entraînés par la vision court-termiste et comptable de la planification scolaire 2021 qui se soldera par la suppression complète de la filière énergie dans le lycée professionnel Le Chesnois de la Vôge-les-Bains.

Ainsi qu'en a décidé le rectorat en se fondant sur un calcul de répartition de la dotation horaire globalisée (DHG) la seconde de la filière du bac professionnel énergétique n'ouvrira pas à la rentrée 2021. Ce sera une deuxième année de fermeture qui entraîne de facto celle de la 1ère de cette filière et condamne en 2022 la terminale. Donc, à très brève échéance, un trait est tiré sur toute la filière.

Outre le fait qu'une filière de ce type trouve toute sa place et sa logique dans une station thermale, il faut souligner à quel point elle est devenue à l'échelle départementale et régionale l'une des principales sources de renouvellement ou de maintien des professionnels des métiers de l'énergie. Il s'agit d'un secteur porteur d'emploi et peu soumis aux fluctuations du marché. D'ailleurs, Pôle emploi estime que ses besoins en main-d'œuvre sont supérieurs à plus de 1 000 postes. Conséquence, le spectre de la disparition de la filière énergie secoue les fédérations professionnelles et affecte de très nombreux élus, au premier rang desquels le maire de la ville de Vôge-les-Bains, collectivité très impliquée par l'avenir du lycée comme en témoigne le contrat de partenariat signé entre les deux parties.

Cette décision court-termiste qui entraîne des suppressions de postes menace aussi la formation du brevet professionnel piscine également dispensée par ce lycée professionnel. Il s'agit d'une formation-« must », 9 seulement en France, recrutant des apprentis sur tout le pays et soutenant un secteur économique très nettement boosté par le réchauffement climatique et par un récent exode urbain.

Participant par leurs thématiques à la grande dynamique de la transition écologique, ces formations ont toutes les qualités requises pour être prises en compte par le plan de relance tel qu'il a été présenté par le Premier ministre dans son allocution du 3 septembre 2020 puis détaillé sur ce chapitre par la ministre de la transition écologique.

Cela est d'autant plus vrai que conforter des lycées professionnels situés en milieu rural est une priorité, tant économique que pédagogique, mais aussi sociale et générationnelle. Le plus souvent, ces établissements se présentent comme des structures à taille humaine (180 élèves dont 140 internes dans le cas du lycée Le Chesnois), cultivant un haut niveau d'écoute et de proximité, n'hésitant jamais à investir pour moderniser les plateaux techniques et délivrer un enseignement d'excellence, en prise directe avec les besoins des employeurs potentiels. Ils participent à la vie locale, aux échanges, ils fixent des perspectives intéressantes à une jeunesse pas toujours désireuse d'aller se former loin de leurs attaches et de leurs bases de vie.

Il demande donc au Gouvernement de faire preuve de discernement dans l'application de critères à fortement moduler dans la période de crise sanitaire que nous traversons et de tout faire pour maintenir dans de petites villes des filières de formation adossées à des secteurs économiques solides et porteurs, offrant de réelles perspectives d'emplois locaux et de débouchés valorisants pour notre jeunesse.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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