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M. Jacques Fernique attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur l'intérêt géopolitique de la France en Antarctique, et sur les moyens que l'État souhaite allouer afin de répondre aux enjeux scientifiques majeurs présents dans cette région.
En 2021, sont célébrés deux anniversaires d'événements remarquables ayant contribué à une meilleure connaissance scientifique des pôles de la planète : le 60e anniversaire de l'entrée en vigueur du traité sur l'Antarctique, et le 30e anniversaire de la signature du protocole de Madrid, ayant permis l'intégration d'un volet environnemental dans le traité sur l'Antarctique.
À cette occasion, la France aura l'opportunité de réaffirmer sa position centrale, et son influence exceptionnelle dans la recherche scientifique au niveau mondial dans cette zone. La France présidera en effet, en juin 2021, les deux conférences annuelles de négociations internationales adossées à ces événements géopolitiques : la réunion consultative du traité sur l'Antarctique (RCTA) et le comité pour la protection de l'environnement (CPE).
Historiquement, la France a joué un rôle essentiel dans la préservation du territoire de l'Antarctique : refusant de ratifier la convention réglementant les activités liées à l'exploitation des ressources minérales, et négociant un cadre juridique en faveur de la protection de l'environnement.
La France, considérée comme une nation polaire majeure, est reconnue au niveau international pour son excellence en termes de recherche en Antarctique, dans les milieux subantarctiques, et sur les sujets ayant trait au changement climatique et à la biodiversité.
La présidence française sera l'occasion de réaffirmer l'ambition nationale que notre pays souhaite porter et de mettre en avant les enjeux actuels dans cette zone essentielle à bien des égards. Pourtant à ce jour, aucun signal positif n'est donné à la communauté scientifique qui s'inquiète de la position future de la France et de son influence au niveau international en Antarctique.
Plus qu'un manque de visibilité, c'est un manque de soutien financier qui est en cause. En atteste l'institut polaire français Paul-Emile Victor qui a vu ses moyens s'effondrer depuis quelques années, disposant à ce jour de beaucoup moins de moyens que la Corée du Sud, l'Australie, le Royaume-Uni, ou encore l'Allemagne, en matière d'investissements au service de la recherche. De plus, l'institut polaire français voit une réduction de ses ressources humaines depuis plus d'une décennie alors que la pression scientifique s'accroît.
Il l'interroge donc sur l'ambition de la France à demeurer une puissance polaire dans la région de l'Antarctique. Il lui demande s'il existe une volonté politique de maintenir la compétitivité de la science française en Antarctique. Afin d'assurer cette position stratégique, il lui demande quels moyens financiers seront alloués afin répondre à cette ambition et de garantir son rôle essentiel dans la recherche scientifique en Antarctique.
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