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M. Jean-Claude Tissot attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur l'ouverture des écoles vétérinaires privées. Malgré de nombreuses réticences de la profession vétérinaire, l'article 22 bis, relatif à l'ouverture d'établissements d'enseignement supérieur privés dans le but de garantir une formation préparant au diplôme d'État de docteur vétérinaire, a été adopté lors de l'examen de la loi de programmation de la recherche 2021-2030. Cette mesure a été présentée comme venant pallier l'insuffisance de vétérinaires en zones rurales. Cependant, cette ouverture au secteur privé n'est pas une solution à la problématique de la baisse toujours plus flagrante d'attrait des zones rurales pour les jeunes diplômés. De plus, mettre en place un accès payant aux études supérieures de vétérinaire engendrerait un endettement de nos jeunes diplômés à hauteur de 93 000 euros, ce qui apparaît non négligeable voire fermerait la porte à de nombreux étudiants. Ouvrir des écoles privées de vétérinaire ne résoudra pas non plus la problématique du nombre de Français décidant d'étudier la médecine vétérinaire à l'étranger plutôt qu'en France. En effet, le coût des formations européennes reste souvent inférieur au coût des futures écoles vétérinaires privées françaises. En revanche, ces écoles créeront une rupture d'égalité au niveau de la valeur du diplôme avec d'un côté des étudiants sélectionnés par un concours de haut niveau et de l'autre des étudiants qui entreront en école en payant une somme considérable. Enfin, ces écoles privées bien qu'ayant le statut d'école associative à but non lucratif ne peuvent pas garantir de former des vétérinaires indépendants dans l'exercice de leur profession, ce qui peut engendrer un risque de subordination entre les financeurs des écoles et la profession vétérinaire. La formation de vétérinaire ne doit pas relever du secteur marchand mais du service public de l'éducation. Le décret d'application de cette mesure n'ayant pas encore été publié, il est donc encore temps de faire marche arrière et de prendre le temps d'une vraie concertation avec les professionnels concernés pour rechercher des solutions plus adaptées à la réelle problématique des déserts vétérinaires. Aussi, il lui demande si le Gouvernement a prise la mesure des risques de la privatisation de cette filière et quelles sont ses intentions pour apporter une réponse plus adaptée au déficit de vétérinaires en milieu rural.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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