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Ludovic Haye
Question écrite N° 21767 au Ministère de l'agriculture


Démantèlement progressif de l'office national des forêts et ses conséquences

Question soumise le 25 mars 2021

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M. Ludovic Haye attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur le démantèlement progressif de l'office national des forêts (ONF) et ses conséquences directes dans la gestion de nos forêts. Depuis la tempête de 1999 qui a très sévèrement impacté les forêts du Grand-Est et notamment les forêts lorraines et alsaciennes, ces dernières méritent une attention et un suivi tout particuliers. Se sont ajoutés à cela de nombreux phénomènes aggravants, tels que des épisodes répétés de canicule, la prolifération des scolytes et des chenilles processionnaires impactant de manière durable nos forêts de plaine comme de montagne. Les conséquences sont écologiques avec la disparition de nombreuses espèces d'arbres, mais aussi économiques avec un effondrement du cours du bois. Le ministère de l'agriculture a su rapidement réagir à ses interpellations sur ce sujet essentiel, en incluant des projets majeurs de reforestation dans le plan de relance et il l'en remercie. Cela passe notamment par une plantation de 50 millions d'arbres pour un montant de 150 millions d'euros pour le renouvellement forestier. À ce jour, les surfaces à reconstituer sont de 990 ha pour l'Alsace : 460 ha pour le Bas-Rhin et 520 ha pour le Haut-Rhin, cependant si ces diverses campagnes de reforestation sont une bonne initiative, beaucoup de ces décisions stratégiques doivent être adossées à des études d'impacts (études de terrain, évaluation des surfaces à replanter, préparation des sols et suivi) et ne pas uniquement s'appuyer sur des outils de pilotage et d'aide à la décision. Or le niveau de connaissance et d'expertise en la matière de l'ONF n'est plus à prouver et les maires élus des communes forestières, tout comme nos concitoyens, s'inquiètent légitimement de la baisse drastique des effectifs de cette institution, portant sur la suppression de 1 500 postes d'ici à 2022. Se pose à présent la problématique d'une privatisation de ce « service public », si l'ONF est un service public dont la mission première est de gérer, entretenir et assurer le renouvellement à long terme des forêts domaniales et communales. Il est aussi une entreprise à laquelle l'État impose depuis quelque temps des contrats d'objectifs. Malgré une forte mobilisation syndicale, les agents de l'ONF se voient progressivement déposséder de leurs compétences. À présent fortement endetté, l'ONF a un déficit de 360 millions d'euros, elle subit un modèle économique fragilisé avec des cours du bois à la baisse, des suppressions de postes, des départs à la retraite non remplacés. Il est également question de défendre un véritable service public qui réponde aux attentes de notre société et assure la gestion de notre biodiversité. Il estime comme le ministre de l'agriculture que notre patrimoine écologique ne doit pas être « bradé » et mis à la marge par un service public diminué, mais qu'il doit rester au contraire au cœur d'une gestion multifonctionnelle et durable de la forêt. Il y a un véritable danger pour l'ONF et ses personnels ; il faut préserver cette répartition, liée à notre sol et à nos climats de façon soutenable et durable. Enfin les événements récents qui se sont produits en Ariège il y a quelques jours (vol d'une centaine d'arbres sur pied sur plus de 13 parcelles) montrent non seulement que la qualité du bois français attise les convoitises mais également toute l'utilité et la nécessité de la présence d'agents dans nos forêts. Il lui demande donc quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour assurer la survie de ce service public forestier de qualité, et comment il entend assurer la gestion future de nos forêts françaises sans l'aide précieuse de ces spécialistes.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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