par email |
M. Gérard Lahellec attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur la situation d'emploi des accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH).
Le Gouvernement a annoncé, à la rentrée 2020, qu'aucun enfant handicapé ne resterait sans solution de scolarisation. On ne peut donc que s'étonner de voir la situation actuelle concernant les AESH dans les Côtes-d'Armor. À ce jour 65 enfants sont sans accompagnant. Le manque d'anticipation de la part de l'éducation nationale va même accentuer le problème à la rentrée 2021.
En effet, alors même que la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) continue son travail, étudie des dossiers et recommande de nouveaux accompagnements pour les élèves concernés, les services de l'État estiment que les budgets pour la rentrée 2021 sont votés et prévoient 4 000 équivalents temps plein (ETP) sur tout le territoire et se refusent à toute dotation anticipée.
À l'heure où on nous présente l'école inclusive comme solution à tous les problèmes, ce choix entraine déjà le recul en effectif des Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) et des Unités localisées pour l'inclusion scolaire (ULIS) et on pouvait espérer des moyens pour l'encadrement des élèves. Comment peut-on laisser des enfants sans accès à l'éducation par manque d'accompagnants ? L'école universelle ne peut pas l'être que pour une partie des élèves.
Certes la Covid a touché nombre d'AESH car les enfants sont vecteurs de transmission de l'épidémie et on peut ensemble souhaiter leur prompte réintégration dans l'activité, mais cette pénurie de personnel s'explique aussi par leurs conditions d'emploi.
Les 110 000 AESH employés du ministère sont donc des travailleurs pauvres, alors même qu'ils accomplissent une mission vitale de service public en aidant à la scolarisation des enfants en situation de handicap. Comment peut on accepter qu'un dixième des effectifs du ministère soient obligés de vivre dans la pauvreté ?
Pour se souvenir que ces chiffres traduisent une réalité, il convient d'évoquer quelques exemples reflétant la réalité de la condition d'AESH. Valérie, une jeune Lorientaise, a signé un contrat à durée déterminé de 3 ans pour exercer le métier d'AESH. Elle se plaint du manque de formation initiale, de la non considération de son activité (certains professeurs voient plus les AESH comme des enseignants sur lesquels ils peuvent déléguer certaines tâches comme la surveillance de la classe), et de la rémunération. Gagnant 780 € nets par mois, elle a été obligée de prendre un second emploi pour subvenir à ses besoins. De plus, elle ne peut pas défrayer ses frais de déplacement alors même qu'elle s'occupe de deux enfants dans deux écoles différentes.
Pour ces raisons, il lui demande de revoir le budget et les dotations en postes alloués aux AESH dans les Côtes-d'Armor afin d'en augmenter les effectifs, la qualité de l'enseignement dans notre département, qui était l'une de nos fiertés en dépend.
Une réflexion pour revaloriser la rémunération ainsi que le statut de ces auxiliaires de la fonction publique serait également la bienvenue.
Cette question n'a pas encore de réponse.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.