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Jocelyne Guidez
Question d'actualité au gouvernement N° 1714 au Ministère des outre-mer


Situation en Nouvelle-Calédonie

Question soumise le 11 mars 2021

M. le président. La parole est à Mme Jocelyne Guidez, pour le groupe Union Centriste.
(Applaudissements sur les travées du groupe UC.)

Mme Jocelyne Guidez. Ma question s'adresse à M. le ministre des outre-mer. Je la pose au nom de mon collègue Gérard Poadja, sénateur de la Nouvelle-Calédonie.

Comme vous le savez, monsieur le ministre, la Nouvelle-Calédonie est actuellement en proie à une série de crises.

Crise institutionnelle et politique, après le renversement du gouvernement il y a un mois. L'actuel gouvernement ne parvient pas à se trouver un président, à la veille d'une probable demande de troisième référendum sur l'indépendance.

Crise budgétaire, puisque le territoire doit voter son budget avant le 31 mars, sous peine d'être placé sous tutelle de l'État.

Crise industrielle et économique, avec un cours du nickel à son étiage et le conflit relatif à la vente de l'usine du Sud, qui heureusement semble aujourd'hui résolu.

À cela s'ajoute la catastrophe naturelle liée au passage du cyclone Niran.

Enfin, la crise est aussi sanitaire, avec la détection des premiers cas de covid dans ce territoire qui jouissait jusque-là de son statut privilégié de zone covid free, et qui se retrouve entièrement confiné depuis lundi.

L'impression générale qui se dégage est alarmante. Ce sont les dix plaies d'Égypte !

Monsieur le ministre, la France n'est pas seulement l'Hexagone ; c'est aussi la Nouvelle-Calédonie. Face à cette situation exceptionnelle, les réponses de l'État sont-elles à la hauteur ? Avez-vous pris la mesure de la crise que traverse le territoire néo-calédonien ? Quelle est votre stratégie pour y remédier ?
(Applaudissements sur les travées du groupe UC et sur des travées du groupe Les Républicains.)

Réponse émise le 11 mars 2021

M. le président. La parole est à M. le ministre des outre-mer.

M. Sébastien Lecornu, ministre des outre-mer. Madame la sénatrice, à travers vous je m'adresse aussi à M. le sénateur Gérard Poadja, qui est actuellement sur le Caillou.

Vous avez listé les nombreux défis auxquels la Nouvelle-Calédonie est confrontée. Au sujet de l'usine du Sud, pour commencer, le Gouvernement, sous l'autorité du Premier ministre et du ministre de l'économie et des finances, se félicite que les différentes parties soient parvenues à un accord. L'État s'est en effet largement investi dans la gestion du calendrier de la reprise, mais aussi dans les expositions financières extraordinaires que le Parlement a bien voulu concéder pour cette usine du Sud. L'effort, il faut le rappeler, est collectif et national.

Le nouvel enjeu est sanitaire, comme vous l'avez dit. Wallis et Futuna et la Nouvelle-Calédonie étaient, en mauvais français, covid free. Ce n'est plus le cas depuis la fin de la semaine dernière. Là encore, la solidarité nationale est à l'œuvre, tant pour le confinement général mis en place que pour le renfort sanitaire qui se déploiera dans les temps qui viennent, notamment à Wallis et Futuna, où la situation est encore plus difficile qu'en Nouvelle-Calédonie.

Nous apporterons aussi un soutien économique et financier, car le confinement général va donner lieu à un certain nombre de fermetures administratives d'activités économiques, touristiques et commerciales : nous serons au rendez-vous.

Enfin, nous sommes confrontés au défi du calendrier politique lié à la formation du nouveau gouvernement, une affaire dans laquelle il n'appartient pas au Gouvernement de la République française de s'ingérer.

Cela étant, nous souhaitons que ce gouvernement puisse se constituer le plus rapidement possible pour poursuivre le travail, notamment sur les implications du « oui » et du « non ».

La date à laquelle le Congrès de la Nouvelle-Calédonie pourra réclamer ce troisième référendum approche. Je l'ai dit il y a quelques jours : le Gouvernement est bien sûr prêt à discuter, y compris d'un nouvel accord, puisque nous savons très bien qu'il faut désormais écrire les lendemains de l'accord de Nouméa.

Voilà, en quelques mots et en deux minutes, ma réponse aux dix plaies d'Égypte que vous avez évoquées pour la Nouvelle-Calédonie, pour le Caillou.
(Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à Mme Jocelyne Guidez, pour la réplique.

Mme Jocelyne Guidez. Je vous remercie, monsieur le ministre. Je connais votre engagement pour les outre-mer, mais la situation générale de la Nouvelle-Calédonie est dramatique.

J'aimerais simplement vous dire qu'il est primordial qu'un nouveau problème ne s'ajoute pas à ceux qui existent, en l'occurrence celui des doses de vaccin attendues.

Aujourd'hui, il en faudrait 10 000 par semaine. Or le compte n'y est pas. Je compte donc sur vous et vous demande d'être vigilant à ce sujet. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)

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