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Chantal Deseyne
Question d'actualité au gouvernement N° 1747 au Ministère des solidarités


Stratégie vaccinale

Question soumise le 25 mars 2021

M. le président. La parole est à Mme Chantal Deseyne, pour le groupe Les Républicains.
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Chantal Deseyne. Ma question s'adressait à M. le ministre des solidarités et de la santé.

L'épidémie flambe, et les chiffres de la vaccination restent en deçà des prévisions. Dès le mois de décembre dernier, M. le ministre de la santé a déclaré qu'il était impératif d'optimiser l'organisation de la vaccination, pour utiliser toutes les doses contenues dans les flacons, quel que soit le vaccin, afin de ne jamais être contraint de jeter les doses surnuméraires.

Alors même que nous sommes tributaires des approvisionnements en vaccins, de nombreux médecins semblent ne pas pouvoir récupérer les doses surnuméraires. Plusieurs départements sont confrontés à cette situation ; j'ai été alertée, notamment, par les départements du Maine-et-Loire, de la Savoie et de la Haute-Saône.

Le recueil de la dernière dose, pourtant si précieuse, ne serait pas possible faute de seringues disponibles en nombre suffisant. Ainsi, 15 % des vaccins AstraZeneca et 10 % des vaccins Moderna seraient jetés.

Si l'on ajoute à cela les doses de vaccin AstraZeneca jetées à la suite de la suspension de la vaccination décidée par le Président de la République, on a le sentiment d'assister à un véritable gâchis, au moment où l'épidémie est sur le point de devenir hors de contrôle…

S'agit-il d'un problème de pénurie de seringues, comme cela m'a été rapporté, ou d'un défaut d'information des agences régionales de santé, les ARS ?

Par ailleurs, pour vacciner les populations éloignées des centres de vaccination, ne serait-il pas possible de favoriser des équipements mobiles, au plus près de la population, avec l'appui des élus locaux ?
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Réponse émise le 25 mars 2021

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles.

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles. Madame la sénatrice, permettez-moi de ne pas vous rejoindre dans vos propos ; je ne puis vous laisser parler de gâchis.

En cette période d'intensification de notre politique vaccinale, nous devons envoyer des signaux de confiance à nos concitoyens ; nous sommes à un moment clé, puisque la vaccination constitue, vous le savez, le cœur de la bataille contre le covid-19, comme le Président de la République l'indiquait encore, voilà quelques jours.

À ce stade, quelque 8,6 millions de doses ont été injectées à nos concitoyens, soit une couverture de plus de 10 % de la population âgée de plus de 18 ans.

C'est vrai, l'enjeu, et même la priorité, c'est de ne laisser aucune dose dormir dans les réfrigérateurs. Mais, sachez-le, madame la sénatrice, en moyenne, le taux d'utilisation des vaccins atteint 80 %, et même 90 % pour le vaccin Pfizer, le plus important quantitativement ; nous sommes donc quasiment en flux tendus.

Vous le savez, notre campagne vaccinale dépend beaucoup de la livraison de doses de vaccin à notre pays, et celle-ci va s'accentuer à la fin du mois de mars, avec la fourniture de 10 millions de doses de vaccin Pfizer et de 1,5 million de doses de vaccin Moderna, ainsi que de près de 500 000 doses du vaccin Janssen, qui nous seront livrées à compter du mois d'avril.

Pour optimiser cette stratégie vaccinale, nous allons, d'une part, permettre la montée en charge des centres de vaccination déjà existants, afin qu'ils puissent atteindre 1 000 à 2 000 vaccinations par jour, et, d'autre part, créer les trente-cinq « vaccinodromes » que j'évoquais précédemment, avec la mobilisation de l'ensemble des professionnels de santé et de l'armée.

En outre, il existe déjà dans les territoires, en lien avec les élus locaux – même à Prades, si j'ai bien compris –,…
(Sourires.)

M. Jean Castex, Premier ministre. Absolument !

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État. … des équipes mobiles qui font des actions d'« aller vers », destinées aux populations les plus isolées,…

M. le président. Il faut conclure.

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État. … afin que notre stratégie soit optimale.

M. Bruno Sido. Vous ne répondez pas à la question !

M. le président. La parole est à Mme Chantal Deseyne, pour la réplique.

Mme Chantal Deseyne. Vous m'avez partiellement répondu, monsieur le secrétaire d'État.

Je vous ai rapporté des informations qui me sont remontées du terrain. Je suis d'accord avec vous : pour sortir de cette crise et de cette pandémie, il faut une vaccination massive ; donc, allons-y, vaccinons, vaccinons ! (Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.)

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