M. le président. La parole est à Mme Monique de Marco, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires.
(Applaudissements sur les travées du groupe GEST.)
Mme Monique de Marco. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.
Nous voici à la veille de la dernière rentrée universitaire du quinquennat. La mission d'information menée par le Sénat a présenté un bilan de la condition étudiante après deux années universitaires marquées par la pandémie. Elle a mis en évidence des difficultés déjà présentes, amplifiée par la crise sanitaire, notamment la précarité matérielle, l'accès au logement et à la santé.
L'enquête annuelle publiée par l'UNEF, l'Union nationale des étudiants de France, évalue la hausse du coût de la vie étudiante à plus de 2,5 % par rapport à l'an dernier et à plus de 10 % par rapport au début du quinquennat.
En même temps, les aides directes ont baissé de 39 euros en moyenne par étudiant et par an, alors qu'elles avaient augmenté lors des mandats précédents. Seul un quart des étudiants reçoit une bourse, laquelle est inférieure à 200 euros pour la moitié d'entre eux.
Les repas à un euro pour tous ont permis de lutter contre la précarité alimentaire, y compris pour les non-boursiers. Nous regrettons profondément la suppression de cette mesure, qui était pourtant saluée à l'unanimité. Nous souhaitons qu'elle soit réexaminée.
Madame la ministre, l'an dernier, vous avez annoncé l'embauche de 80 psychologues, 60 assistantes sociales, 1 600 référents en cité universitaire et 20 000 tuteurs. Où en est la réalisation de ces mesures à la veille de la rentrée universitaire ? Ces postes seront-ils pérennisés ?
Nous arrivons au dernier projet de loi de finances du quinquennat : c'est le budget de la dernière chance pour mener une politique significative et durable à destination des étudiants.
Comptez-vous mobiliser des financements pour inciter à la construction de logements en résidence universitaire ?
Surtout, comptez-vous intégrer une réforme d'envergure des bourses dans le projet de loi de finances pour 2022, comme cela a été promis à plusieurs reprises au cours du quinquennat, pour revaloriser les aides et permettre à davantage d'étudiants de les recevoir ?
(Applaudissements sur les travées du groupe GEST.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.
Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Madame la sénatrice de Marco, permettez-moi tout d'abord de souhaiter une excellente rentrée universitaire à l'ensemble des étudiants.
Cette rentrée se déroule en ce moment sur tous les campus de France, et je crois que le plaisir – celui de se retrouver, celui de retrouver la vie étudiante – que j'ai pu constater la semaine dernière à Dunkerque, à Nîmes, à Avignon et que je suis sûre d'observer de nouveau demain à Toulon ou à Marseille, est partagé autant par les étudiants que par les enseignants.
Vous avez raison de le dire, les étudiants ont traversé cette période avec beaucoup de résilience, de courage et de responsabilité. Ils sont aujourd'hui plus de 85 % à s'être engagés dans une procédure vaccinale, ce qui permet également cette rentrée en présentiel.
Évidemment, le Gouvernement a accompagné les étudiants et continuera de le faire.
Ainsi, 3,3 milliards d'euros sont prévus dans le budget 2022 pour la vie étudiante : un tel niveau n'a jamais été atteint. Contrairement à ce que vous avez affirmé, les repas à un euro sont maintenus, non seulement pour les étudiants boursiers, mais aussi pour tous ceux qui bénéficient d'aide et d'accompagnement par les Crous, les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires.
Sont également maintenus les psychologues, car nous savons bien que la détresse psychologique que certains ont pu ressentir ne s'arrêtera pas parce que l'été est passé. L'an dernier, 77 000 consultations de psychologues ont été prises en charge pour l'ensemble des étudiants.
Par ailleurs, 22 000 emplois dans les établissements et dans les Crous sont maintenus, de manière à accompagner les étudiants, ainsi que 3,6 millions d'heures de tutorat destinées à appeler les étudiants, pour qu'ils ne se sentent pas seuls pendant la période de pandémie. Nous savons que nous aurons besoin de poursuivre toutes ces actions.
Bref, madame la sénatrice, je vous rassure, le Gouvernement a été présent pour les étudiants pendant la crise. Il continuera à l'être, en espérant naturellement que cette crise s'atténue et soit bientôt derrière nous.
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