M. le président. La parole est à M. René-Paul Savary, pour le groupe Les Républicains.
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. René-Paul Savary. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre. Elle porte sur la réforme des retraites (Ah ! sur les travées du groupe Les Républicains.), « la mère de toutes les réformes ».
Monsieur le Premier ministre, si j'ai bien compris, vous avez abdiqué ; c'est votre second renoncement en un an. Il faut dire que la réforme que vous aviez proposée – un système de retraite universelle par points –, qui était calquée sur le modèle suédois, n'était pas forcément adaptée à la France et conduisait à d'importants bouleversements.
Néanmoins, entre tout changer et ne rien changer, il y a peut-être une marge de manœuvre ! D'autant que, si nous abandonnons une réforme systémique, nous sommes obligés de nous tourner vers des réformes paramétriques. Par définition, en effet, le système de retraite par répartition, auquel les Français sont très attachés, doit être équilibré.
Je souhaite donc connaître les intentions du Gouvernement concernant les retraites, cette préoccupation majeure des Français.
(Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC.)
M. Bruno Sido. Très bien !
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé des retraites et de la santé au travail.
M. Laurent Pietraszewski, secrétaire d'État auprès de la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion, chargé des retraites et de la santé au travail. Monsieur le sénateur René-Paul Savary, la priorité du Gouvernement, c'est d'accompagner la reprise de l'activité, d'ancrer la relance et de capitaliser sur les indicateurs économiques. Ces derniers, il est vrai, sont plutôt positifs, tant en matière de chômage que de croissance, grâce à l'action énergique du Gouvernement, déployée depuis le début de la crise sanitaire pour permettre à nos entreprises de garder la tête hors de l'eau et pour protéger nos salariés.
Aussi bien le Président de la République que le Gouvernement et moi-même avons à cœur le sujet des retraites. Emmanuel Macron, qui s'est exprimé le 12 juillet dernier, a clairement dit les choses.
Cette réforme est indispensable. Il nous faudra la faire pour des raisons que vous connaissez bien. Notre système par répartition doit être protégé : il n'est pas équilibré, en ce qu'il présente des déficits importants et récurrents. Nous devons donc le mettre à l'équilibre pour assurer la retraite des plus jeunes.
En outre, notre système n'est pas juste. Il présente trop de disparités pour l'ensemble des Français et ne tient pas assez compte de la réalité du travail et de la diversité des activités professionnelles.
Cette réforme, nous la réaliserons ! Nous y travaillerons dès que la situation sanitaire redeviendra normale et que la croissance économique sera définitivement ancrée.
Je rappelle que plus de 2 200 de nos concitoyens sont encore en réanimation aujourd'hui. La priorité du Gouvernement, c'est d'assurer la protection de la santé des Français et de consolider la relance.
M. le président. La parole est à M. René-Paul Savary, pour la réplique.
M. René-Paul Savary. Vous n'avez pas apporté beaucoup de précisions sur la réforme… Manifestement, vous avez de l'avenir devant vous, monsieur le secrétaire d'État chargé des retraites !
(Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.)
On peut tout de même se poser des questions s'agissant du sort de nos personnes âgées, qui ont bénéficié d'une augmentation du SMIC à un certain moment : la réforme de la dépendance, on ne la voit pas venir, et les inégalités des petites retraites n'ont pas été comblées… De deux choses l'une : soit le nouveau monde n'aime pas l'ancien, soit vous avez renoncé à réformer !
Quant aux circonstances propres à engager la réforme, pensez-vous réellement que, d'ici à quelques mois, la crise sanitaire sera derrière nous ? Je n'en suis pas entièrement convaincu, compte tenu de la propagation des variants.
Serons-nous bientôt assurés d'une reprise économique stable ? Dans un contexte mondial difficile, certainement pas ! Il faudra tout de même rembourser le « quoi qu'il en coûte ». Et je ne suis pas certain que l'attitude des partenaires sociaux, qui vous préoccupe, s'assouplisse lors d'une campagne électorale…
Bref, quand on ne veut pas réformer, on trouve toujours les bons prétextes pour ne pas le faire ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
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