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Alain Houpert
Question d'actualité au gouvernement N° 2039 au Ministère de l'enseignement


Situation des étudiants en première année de médecine

Question soumise le 7 octobre 2021

M. le président. La parole est à M. Alain Houpert, pour le groupe Les Républicains.
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Alain Houpert. Madame la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, à la suite de votre réforme du premier cycle des études de médecine, les étudiants en première année de médecine à Paris ont eu une vingtaine de minutes pour préparer un oral sur des thèmes aussi variés que le racisme ou les barrières de corail.

L'idée était de diversifier les profils des futurs soignants, en leur posant des questions de société… Admettons ! Mais le résultat est qu'une quarantaine d'étudiants, en tête des classements à l'écrit, n'ont pas dû avoir des avis suffisamment éclairés sur la vie sous-marine. Cet oral, qui comptait pour 70 % de leur note finale, les a déclassés, barrant ainsi leur passage en seconde année, sans possibilité de redoubler.

Cette injustice flagrante a conduit plusieurs de ces étudiants médecins à saisir la justice. Médecin, j'ai moi-même vécu la dure réalité d'une première année de médecine pendant laquelle on sacrifiait toute une vie au profit des révisions. Je partage totalement le sentiment de ces étudiants d'avoir été volés.

Madame la ministre, que comptez-vous faire aujourd'hui pour ces étudiants sacrifiés ? Je vous demande de réétudier leur dossier afin de leur permettre de devenir les médecins dont notre pays a besoin.
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur des travées du groupe UC.)

Réponse émise le 7 octobre 2021

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.

Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Permettez-moi tout d'abord, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Houpert, de saluer les dizaines de milliers d'étudiants qui, cette année, entament ou poursuivent leurs études de santé. Je veux leur dire à quel point leur présence a été importante durant la pandémie que nous venons de vivre.

M. François Bonhomme. Ça va les rassurer !

Mme Frédérique Vidal, ministre. Permettez-moi de saluer les 17 660 jeunes qui, cette année, entament leur deuxième année de formation médicale. Ils sont 2 663 de plus que l'année dernière.

Pour répondre précisément à votre question (Ah ! sur les travées du groupe Les Républicains.), monsieur le sénateur Houpert, personne ici ne souhaiterait que les jurys de concours soient menés par les politiques. Les épreuves que vous évoquez ont été pensées par des professeurs de médecine, en vue du recrutement de leurs futurs collègues. Il me paraît important que l'on puisse respecter le choix de ces jurys.

Mais venons-en à la vraie question qui a été traitée par la loi ayant modifié en profondeur les études de santé. Je viens d'évoquer le numerus apertuset les 2 600 jeunes supplémentaires poursuivant des études de santé ; mentionnons surtout la possibilité de démarrer ses études et de faire des stages d'externat et d'internat partout sur le territoire.

M. François Bonhomme. Ce n'est pas la question !

Mme Frédérique Vidal, ministre. Comment voulez-vous lutter contre les déserts médicaux, en concentrant toute la formation médicale dans 34 grandes villes françaises ?

M. Bruno Retailleau. Ce n'est pas la question !

Mme Frédérique Vidal, ministre. Le vrai sujet, c'est donc les moyens que nous mettons en place pour arrêter la désertification médicale.

M. François Bonhomme. Avec la barrière de corail ?

Mme Frédérique Vidal, ministre. Aux jeunes dont vous parlez, je veux dire que tout est mis en œuvre pour qu'ils puissent à nouveau présenter ce concours en deuxième année. Nous ferons tout pour les accompagner !
(M. François Patriat applaudit.)

M. le président. La parole est à M. Alain Houpert, pour la réplique.

M. Alain Houpert. Vous n'avez pas répondu à ma question, madame la ministre, et je regrette votre manque d'empathie.

Notre pays peut-il se permettre de sacrifier plusieurs dizaines d'étudiants brillants, appelés à devenir de bons citoyens, sous prétexte qu'ils n'ont pas d'avis sur des sujets de société ? Je ne le pense pas.

Si j'ai besoin d'informations sur les coraux, madame la ministre, je ne vais pas chez mon médecin ; j'appelle l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, l'Ifremer. (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Henri Cabanel, Mmes Anne-Catherine Loisier et Laurence Cohen applaudissent également.)

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