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Nadia Sollogoub
Question d'actualité au gouvernement N° 2188 au Ministère de l'europe


Situation en Ukraine

Question soumise le 16 décembre 2021

M. le président. La parole est à Mme Nadia Sollogoub, pour le groupe Union Centriste.
(Applaudissements sur les travées du groupe UC. – Mmes Catherine Deroche et Marie-Pierre Richer applaudissent également.)

Mme Nadia Sollogoub. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères : elle porte sur la situation en Ukraine.

Monsieur le ministre, l'Ukraine est un grand pays tourné vers l'Europe. La France et l'Ukraine ont une volonté partagée de renforcer leurs relations économiques, industrielles, commerciales et agricoles. C'est ce que je ressens chaque jour en tant que présidente du groupe d'amitié France-Ukraine.

Cependant, l'Ukraine est un pays en guerre, dont l'intégrité territoriale est menacée depuis 2014.

Tous les jours, on dénombre des morts : 13 000 depuis le conflit du Donbass, puis de la Crimée, malgré les accords de cessez-le-feu de Minsk.

Sur le terrain, la situation est de plus en plus fébrile.

Le groupe Wagner, à la solde du Kremlin, est sur le pied de guerre.

Moscou masse des dizaines de milliers d'hommes en région frontalière, surtout des moyens militaires, en particulier des missiles de précision, qui font désormais craindre une offensive à court terme.

La Russie nie pourtant tout projet d'invasion et dit procéder à des déploiements défensifs face à l'Ukraine et l'OTAN.

Malgré ces dénégations, chacun sent bien que la guerre peut éclater. La diplomatie internationale est plus active que jamais.

Des échanges ont eu lieu entre les chefs d'État : entre Poutine et Biden, Macron et Zelensky, Macron et Scholz. D'autres contacts sont programmés ou en cours.

L'Union européenne discute de sanctions sans précédent en cas d'attaque russe et des élus américains ont demandé hier des sanctions préventives pour dissuader la Russie d'attaquer l'Ukraine.

Monsieur le ministre, alors que des bruits de bottes s'entendent aux portes de l'Europe, où en sont les négociations ?

Que feront la France et l'Europe en cas de conflit ouvert ?
(Applaudissements sur les travées du groupe UC. – Mme Marie-Pierre Richer applaudit également.)

Réponse émise le 16 décembre 2021

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Madame la présidente Nadia Sollogoub, vous avez raison de souligner la montée des tensions militaires aux frontières de l'Ukraine. Il faut aussi souligner la rhétorique générale alarmante de la part des autorités russes. Il faut prendre tout cela très au sérieux.

C'est la raison pour laquelle nous sommes très clairs à l'égard de nos interlocuteurs russes sur les risques liés aux tensions actuelles : une nouvelle atteinte à l'intégrité territoriale de l'Ukraine aurait des conséquences stratégiques massives et tout cela aurait un coût très important pour la Russie.

Nous nous mobilisons pour dissuader. L'heure est aux échanges et aux consultations accélérées. J'ai moi-même rencontré mes collègues européens lundi à Bruxelles et mon homologue Blinken dimanche à Liverpool. Il est vrai que la situation est urgente, mais il faut néanmoins garder les canaux de discussion avec la Russie pour rétablir les paramètres d'une stabilité stratégique solide en Europe. C'est la raison pour laquelle le président Macron s'est entretenu hier avec le président Poutine et qu'il doit voir en ce moment même à Bruxelles le président Zelensky.

Il faut réengager des discussions substantielles sur une solution politique en Ukraine et, pour cela, retrouver le dispositif du format Normandie, la logique des accords de Minsk, celle des accords de Paris de fin décembre 2019 et, d'emblée, juste avant Noël, avant même d'engager des discussions politiques, prendre les mesures humanitaires qui s'imposent : à la fois la libération des prisonniers, l'ouverture de certains points de passage et la réaffirmation du cessez-le-feu. Ce serait un point important de retrait de la tension actuelle, qu'il nous est particulièrement nécessaire d'obtenir dans l'immédiat.
(Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à Mme Nadia Sollogoub, pour la réplique.

Mme Nadia Sollogoub. Monsieur le ministre, face à ces démonstrations et à ces escalades, nous avons besoin d'entendre et d'avoir l'assurance que l'Ukraine est et restera la ligne rouge de l'Europe. (Applaudissements sur les travées du groupe UC. – M. Claude Malhuret applaudit également.)

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