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Mme Isabelle Raimond-Pavero expose à M. le ministre des solidarités et de la santé que la crise sanitaire de la Covid-19 a touché tous les secteurs de la santé et, plus particulièrement, celui de la psychiatrie. La santé mentale et la psychiatrie sont des enjeux majeurs de santé. On estime qu'une personne sur cinq sera un jour atteinte d'une maladie psychique.
Le confinement mais aussi les difficultés économiques et sociales ont augmenté dans la population les symptômes dépressifs, anxieux et les addictions, induisant de nouveaux besoins en santé mentale.
Dans son rapport d'activité publié le 3 juin 2020, le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) note une suroccupation constante des services psychiatriques.
31 603 lits ont été supprimés en service psychiatrique entre 1993 et 2018, d'après un géographe de la santé.
Le CGLPL marque également dans son rapport le manque de personnel soignant compétent. Leur disponibilité auprès des patients demeure variable d'un établissement à l'autre et est bien souvent insuffisante.
Enfin, le CGLPL constate une dégradation des soins au profit d'interventions d'équipes de sécurité au sein des établissements de soins.
La crise du coronavirus n'a rien arrangé dans les services de psychiatrie. Lors du premier confinement, les « agences régionales de santé ont indiqué que la psychiatrie n'était pas prioritaire dans la distribution du matériel de protection […] alors que certains publics suivis par les services de psychiatrie présentent des facteurs de risque à la maladie (anorexie, affections chroniques, etc.) ou des contre-indications et interactions à certains médicaments. »
La plupart des structures extra-hospitalières tels les hôpitaux de jour ont fermé. Les services d'hospitalisation complète ont adapté leur prise en charge : le placement ou le maintien à l'hôpital a été réservé aux patients qui en avaient impérativement besoin (les autres étaient orientés vers l'ambulatoire) ; des unités pour malades Covid (près de 90 au total, soit 1 100 lits) ont été créées ; les permissions de sortie ont été limitées ou annulées ; les sorties d'hôpital ont été très réduites pour les personnes hospitalisées sans consentement.
Les hospitalisations, en baisse durant le confinement, ont augmenté dès la fin juin 2020. Les services de santé mentale ont vu affluer après le confinement des patients qui avaient renoncé à leurs soins pendant cette période. Leur pathologie s'était parfois aggravée.
Aussi, devant l'afflux de personnes nécessitant des soins, l'absence de moyens et des soignants trop peu nombreux ou trop peu qualifiés, elle lui demande comment il envisage de sauver le secteur de la psychiatrie et, au-delà, les soignants et les malades.
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