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M. Loïc Hervé attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur le décalage entre le nutri-score et les produits laitiers sous indications géographiques (IG), créant une véritable confusion pour le consommateur.
Les fromages sont les premiers contributeurs en calcium et en phosphore. D'après les recommandations du programme national nutrition santé (PNNS), un produit laitier par jour doit être consommé. Cette contribution est d'autant plus forte pour les fromages au lait cru car, pour ceux-ci, le lait de la traite n'a pas été chauffé au-delà de 40°C ce qui permet de ne pas dénaturer les protéines du lait (100 % des reblochons sont fabriqués au lait cru). Or, si les teneurs en protéines des fromages sont parfaitement corrélées à leur teneur en calcium, le nutri-score actuel ne le reflète pas.
Ainsi la très grande majorité des indications géographiques (AOP ou IGP) sont classées en D (93 %) et en E (6 %) là où certains aliments industriels ultra-transformés obtiennent de meilleures notes. Le nutri-score limite l'information à une simple composition nutritionnelle des produits, sans prendre en compte les caractéristiques des produits laitiers AOP et IGP, ces derniers étant fabriqués à partir d'une liste d'ingrédients simples et non transformés tout en faisant l'objet d'un fort contrôle de la part de l'État et de la Commission européenne.
Dans ces conditions, les fabricants de produits sous IG n'ont aucune marge de manœuvre dans la reformulation de leur processus de fabrication, à l'instar des autres fabricants, afin d'obtenir une meilleure note au nutri-score. Force est de constater que l'apposition d'un logo nutri-score D ou E sur ces produits dénature ou altère la définition même des labels AOP et IG, alors qu'ils sont l'expression d'un terroir et d'un savoir-faire ancestral et unique sur une zone géographique donnée.
Au regard des impacts considérables du nutri-score sur le territoire des montagnes, il lui demande donc d'examiner avec bienveillance la possibilité d'une adaptation au système nutri-score pour les produits sous indications géographiques AOP et IGP. Alors que l'AOP reblochon est la 3ème AOP laitière en France et assure plus de 1 700 emplois directs, cette réduction malheureuse d'étiquetage pèse sur les producteurs.
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