par email |
M. Guillaume Gontard interroge M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, sur les moyens qu'il entend consacrer à l'accompagnement des collectivités dans la gestion des forêts publiques.
Doté de 200 millions d'euros pour les deux prochaines années, le volet forestier du plan de relance entend répondre aux urgences climatiques et économiques auxquelles l'ensemble des acteurs de la filière doit aujourd'hui faire face. La diversification et le renouvellement des peuplements forestiers pour s'adapter au changement climatique sont devenus à la fois une réalité et une nécessité pour permettre la résilience de nos écosystèmes forestiers.
Dans ce contexte, les collectivités entendent bien prendre toute leur part pour relever ces défis écologiques et économiques mais force est de constater que les moyens d'ingénierie et d'accompagnement auprès des élus locaux sont en train d'être sacrifiés.
Partenaire historique des communes dans l'entretien et la gestion des forêts publiques, l'office national des forêts (ONF) est le seul garant de l'exercice du régime forestier, véritable statut de protection du patrimoine forestier communal. Or depuis deux ans, le Gouvernement accélère la privatisation de l'ONF ayant aujourd'hui pour principale conséquence la disparition des emplois de terrain et la perte d'un service d'accompagnement de proximité.
À titre d'exemple, au sud du département de l'Isère, l'unité territoriale ONF du Trièves subit une nouvelle vague de suppression de postes. En moins de vingt ans, le nombre d'agents de cette unité a été divisé par deux, alors que la surface forestière à gérer est identique et doit faire face à des adaptations sans précédent.
Le démantèlement organisé de l'ONF privera à terme les collectivités d'un service de proximité dans l'exercice de leur mission d'intérêt général, à l'heure où pourtant le besoin d'expertise n'a jamais été aussi grand.
Bien commun par excellence, la forêt demeure le plus riche des réservoirs de biodiversité et exige une gestion planifiée et adaptée à la spécificité de chaque milieu. L'expertise acquise par les agents de l'ONF depuis plus de 50 ans et leur rôle de conseil auprès des décideurs locaux est indispensable et ne sauraient être sacrifiés pour répondre à des objectifs de rentabilité.
Renvoyer la responsabilité aux communes de devoir assumer, seules, les choix opérés par le Gouvernement de sacrifier le service public forestier est un signal supplémentaire du désengagement de l'État dans les territoires ruraux et de montagne.
Il lui demande les moyens qu'il entend consacrer pour maintenir l'expertise des techniciens ONF au plus près des territoires ruraux et de montagne.
Cette question n'a pas encore de réponse.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.