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M. Michel Dagbert attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, sur l'application du système Nutri-score aux produits sous indications géographiques.
L'affichage du Nutri-score est obligatoire sur les produits alimentaires depuis le 1er janvier 2021.Celui-ci se fait sous la forme d'une échelle graphique qui classe en cinq catégories les produits alimentaires, en fonction de leurs qualités nutritionnelles. Le logo est attribué sur la base d'un score prenant en compte, pour 100 grammes ou 100 millilitres de produit, la teneur en nutriments et aliments à favoriser (fibres, protéines, fruits, légumes, légumineuses, fruits à coques, huile de colza, de noix et d'olive) et en nutriments à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres, sel). Le score obtenu par un produit après ce calcul permet de lui attribuer une lettre et une couleur.
Si on ne peut que partager les objectifs du dispositif (à savoir favoriser la consommation durable et la préservation de la santé) et l'obligation d'information et de transparence pour permettre au consommateur de faire un choix éclairé, celui-ci ne semble pas adapté aux produits « traditionnels » peu transformés et aux produits sous appellation d'origine protégée (AOP) ou indication géographique protégée (IGP).
Ceci est notamment le cas pour les fromages, qui se trouvent classés en catégorie D ou E, ce qui est en contradiction avec les principes de la loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous (EGalim) promouvant la fourniture de produits alimentaires sous signes officiels de qualité et d'origine.
En effet, certains bénéfices nutritionnels de ces fromages sont peu intégrés dans le calcul du Nutri-score. En limitant l'information donnée à la composition nutritionnelle des produits, ce système ne prend pas en compte la présence de micro-nutriments bons pour la santé, comme les vitamines, minéraux et oligo-éléments, alors que le fromage reste la principale source de calcium ou de phosphore pour les adultes.
De même, le Nutri-Score ne tient pas compte de la réalité des portions : il se fonde exclusivement sur la consommation théorique de 100 grammes de produit alors que, pour le fromage, la consommation moyenne est de 35 grammes par jour.
Enfin, le Nutri-Score ne donne pas d'information sur le degré de transformation du produit. Les produits traditionnels sont des produits peu transformés, avec un nombre d'ingrédients très souvent faibles n'utilisant pas ou peu d'adjuvants techniques ou de correcteurs. Ils sont donc désavantagés par rapport à un produit industriel qui sera mieux noté mais aura subi une transformation importante et comportera des additifs, colorants, et conservateurs.
Aussi, au regard de ces constats, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il entend prendre pour ne pas pénaliser ces produits sous AOP et IGP.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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