M. Bernard Fournier attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargée de l'industrie, sur la pénurie de matériaux qui inquiète le secteur du bâtiment. Depuis plusieurs mois, certains matériaux, comme l'acier ou le bois, se font très rares. La première conséquence est l'augmentation exponentielle des prix qui touche tout le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) et demain les consommateurs. L'acier a par exemple augmenté de 30 % ces six derniers mois. Sur le bois de construction de maison, l'augmentation est encore plus forte : 200 à 250 %. La deuxième conséquence est le ralentissement des chantiers faute de matériaux alors que la demande est extrêmement forte. Certains chantiers pourraient même s'arrêter dans les prochaines semaines obligeant les chefs d'entreprise à recourir au chômage partiel. Les facteurs pour expliquer cette pénurie sont multiples. La crise de la Covid-19 a fortement désorganisé les différentes filières d'approvisionnement et le redémarrage de l'activité, en début année, en Chine ou aux États-Unis, a été brutal. Par ailleurs, l'augmentation du prix du fret maritime ou encore la politique de taxation du bois canadien engagée par le précédent président des États-Unis ont aussi eu des conséquences. Quoi qu'il en soit, la pénurie de matériaux qui provoque l'envolée des prix pourrait avoir des répercussions négatives considérables pour les artisans et les chefs d'entreprise de très petites entreprises (TPE) du bâtiment. Il lui demande en conséquence de bien vouloir lui indiquer les mesures que le Gouvernement compte prendre afin de remédier à ces problèmes.
Des fortes tensions sur les marchés, en raison de la reprise de l'activité industrielle, entraînent des hausses de prix et des difficultés d'approvisionnement. La ministre déléguée à l'industrie a demandé aux services du ministère de l'économie, des finances et de la relance d'assurer un suivi précis de ces situations, avec une vigilance toute particulière sur le respect de relations équilibrées entre clients et fournisseurs, afin d'éviter que ne soient invoquées abusivement des clauses de force majeure. Plusieurs actions sur le court terme vont bénéficier aux différentes filières industrielles et du BTP :la mise en place d'une organisation de crise pour suivre le sujet au plus près des filières industrielles avec une référent au sein de la direction générale des entreprises par filière ;des actions pour fluidifier la circulation des biens qui connaissent une situation de pénurie (accélération du passage en douanes, actions diplomatiques,…) ;une mobilisation collective au sein des filières, pour que les grands donneurs d'ordres évitent la constitution de stocks de précaution qui entretiendrait la pénurie. Le ministre de l'économie, des finances et de la relance et les ministres chargés de l'industrie et des PME ont par ailleurs demandé aux acheteurs publics de l'Etat dans les contrats de commande publique en cours d'exécution :de veiller, au cas par cas, à ne pas appliquer de pénalités lorsque les retards de livraison ou d'exécution sont liés aux envolées des prix des matières premières ou de pénuries d'approvisionnement des entreprises ;quand cela est possible, d'accorder des reports de délais et de réfléchir, au cas par cas, aux autres mesures d'exécution qui permettraient d'apporter une réponse à cette situation. Le Gouvernement invite les collectivités locales et les établissements publics, locaux comme nationaux, à faire de même. L'ensemble des décideurs publics sont investis dans la relance de notre économie et doivent donc participer à cette démarche de soutien à nos entreprises. Les ministères concernés réuniront les acteurs de la profession, sur l'ensemble de la chaîne de valeur, dans les prochaines semaines, afin de faire le point sur la situation et les mesures déjà engagées en soutien aux professionnels de la filière. Ces tensions démontrent la pertinence de l'action menée par le Gouvernement depuis le début du quinquennat et accélérée dans France Relance, pour la résilience de nos approvisionnements et des chaînes de valeur, et le soutien aux projets qui concourent à notre autonomie stratégique dans les secteurs clés. L'appel à projet résilience du plan de relance finance à ce jour plus de 300 projets de relocalisation sur notre territoire, représentant 2,1 milliards d'euros d'investissement industriel, aidés à hauteur d'un demi-milliard d'euros par l'Etat. Nous renforçons ainsi notre souveraineté économique dans 5 secteurs critiques clés : la santé, l'agroalimentaire, l'électronique, les intrants essentiels à l'industrie et la 5G.
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