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M. Sebastien Pla alerte M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur le fait que l'extension de l'étiquetage nutritionnel « nutri-score » aux produits carnés sous signes officiels d'origine et de qualité (SIQO) réserverait aux productions françaises des scores très défavorables, non sans répercussion sur leur image, leur valeur et leur dynamique commerciale.
Ainsi en est-il des produits de la gastronomie française tels que le « porc noir de Bigorre », le « bœuf fin gras du Mézenc » ou encore les charcuteries de Corse qui pourraient, par exemple, se voir attribuer des scores extrêmement mauvais alors que des produits ultra-transformés contenant de nombreux additifs chimiques pourraient, quant à eux, obtenir des notations plus favorables.
Pourtant, l'authenticité de ces productions et le renom de ces terroirs, consacrés par l'obtention d'une appellation d'origine protégée (AOP), et identifiés dans l'esprit des consommateurs ainsi que la dimension culturelle et patrimoniale des produits, ne sont plus à démontrer.
Il lui rappelle l'intérêt économique et social des filières d'appellation d'origine protégée pour leurs territoires respectifs qui sont susceptibles d'être, à leur tour, confrontés à de graves difficultés, notamment en zone de montagne, comme ce pourrait être le cas, dans le département de l'Aude, où sont produits, à la fois du lait de brebis pour les productions de Roquefort mais aussi de la viandes de race Gasconne, deux productions susceptibles d'être concernées.
Soulignant l'ancrage des modes de production comme un élément central du patrimoine immatériel des territoires et des savoir-faire des hommes, il lui indique que les pratiques traditionnelles de ces productions, généralement de petites tailles, et aujourd'hui encadrées et garanties par les cahiers des charges sous appellation d'origine contrôlée ou protégée, contribuent à façonner les paysages et à préserver l'environnement, assurant la transmission depuis des siècles d'un patrimoine naturel d'une grande valeur.
Dès lors et à juste titre, le président de la fédération des viandes d'appellation d'origine (FEVAO) indique que « ces dispositifs d'étiquetage alimentaire, défavorables aux produits traditionnels et sous démarche officielle exemplaire, sont une entorse à la culture alimentaire défendue par la France, à travers sa politique de qualité des produits. »
Il lui demande quelles initiatives il compte engager pour protéger nos savoir-faire traditionnels et la qualité de nos produits, sans quoi les consommateurs français risquent de se détourner de l'outil « nutri-score », tant ils demeurent attachés aux traditions culinaires régionales qui font de la France un haut lieu de la gastronomie. Il lui demande aussi s'il entend, dès lors, faire valoir, auprès de la Commission européenne, la spécificité de ces productions et demander l'exemption pour les produits traditionnels, sous signe de qualité et d'origine, de cet étiquetage nutritionnel inadapté à la réalité de leur consommation.
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