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Christine Bonfanti-Dossat
Question d'actualité au gouvernement N° 2244 au Ministère auprès du Ministère de l'intérieur - citoyenneté


Politique du Gouvernement en matière de sécurité

Question soumise le 20 janvier 2022

M. le président. La parole est à Mme Christine Bonfanti-Dossat, pour le groupe Les Républicains.
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – Mme Nadia Sollogoub applaudit également.)

Mme Christine Bonfanti-Dossat. Voilà cinq ans, madame la ministre, dans un livre qu'il a modestement appelé Révolution, Emmanuel Macron dévoilait son petit bréviaire de promesses électorales. À l'heure du bilan, la « révolution » est bien là, mais ce n'est pas celle que les Français espéraient !

Partout dans notre pays, en ville comme à la campagne, ce sont, non pas des émeutes comme aurait pu s'en émouvoir Louis XVI, mais bel et bien des révolutions orchestrées par des voyous.

Au cours de ces cinq années, aucun territoire n'a été épargné – c'est une élue de Lot-et-Garonne qui le dit. Chaque jour, c'est un torrent de faits divers, de délits, de crimes, qui viennent nourrir l'actualité.
(Exclamations sur les travées du groupe RDPI.)

Oui, la grande leçon de ce quinquennat, c'est bien la faillite d'Emmanuel Macron sur le plan régalien : fort avec les faibles, faible avec les forts, le Président de la République a totalement déserté le terrain de la sécurité.

Les questions que je souhaite poser au Gouvernement sont simples. Que regrettez-vous de ne pas avoir fait pendant ce mandat en matière de sécurité ? Êtes-vous vraiment fiers de cette société fracturée, abîmée, que vous allez laisser aux Français ?
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Réponse émise le 20 janvier 2022

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de la citoyenneté.

Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'intérieur, chargée de la citoyenneté. Je suis très étonnée par votre question, madame la sénatrice Christine Bonfanti-Dossat, (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) dans la mesure où, voilà à peine une semaine, on nous reprochait au contraire le fait que le Président de la République prenne à bras-le-corps la question de la sécurité. Il était alors en en déplacement à Nice, avec le ministre de l'intérieur et moi-même, d'ailleurs sur l'invitation du maire de Nice, Christian Estrosi, dont je salue l'engagement en matière de sécurité.
(Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.)

À cette occasion, le Président de la République a formulé un certain nombre d'annonces, commençant d'abord par dresser son bilan.

Ce bilan, c'est en premier lieu le recrutement de 10 000 policiers et gendarmes sur l'ensemble du quinquennat – ces mêmes postes que la droite avait supprimés lorsqu'elle était au pouvoir (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.), lorsque Valérie Pécresse, alors ministre du budget, avait fait le choix de sabrer le budget de la sécurité. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.) Nous sommes en train de travailler à compenser les décisions prises alors.

Au-delà des recrutements, il faut également évoquer le plan « Poignées de porte » et les nouveaux véhicules fournis sur le terrain pour donner plus de moyens à nos policiers et à nos gendarmes.

J'observe à cet égard, mesdames, messieurs les sénateurs de la majorité sénatoriale, que vous avez voté l'augmentation considérable du budget de la sécurité et nous avez donné quitus du fait que c'était une véritable avancée.

Enfin, le Président de la République a partagé les premières grandes orientations de la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur (Lopmi), qui sera portée par le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, auprès du Premier ministre Jean Castex. Cette grande loi permettra de consolider les avancées du pays en matière de sécurité et les propositions des parlementaires seront évidemment les bienvenues pour la compléter.
(Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – M. Pierre Louault applaudit également.)

M. le président. La parole est à Mme Christine Bonfanti-Dossat, pour la réplique.

Mme Christine Bonfanti-Dossat. En d'autres termes, tout va très bien, madame la marquise !

Pourtant, la réalité est la suivante : 1 agression toutes les 44 secondes ; 38 % d'augmentation des agressions sexuelles depuis 2017 ; trois fois plus d'agressions et de menaces contre les élus depuis 2019 ; 85 agressions par jour contre les forces de l'ordre ; un taux d'homicides parmi les plus élevés d'Europe, etc. La liste est longue !

L'ivresse du pouvoir, madame la ministre, ne donne pas tous les droits au Président de la République ! Au contraire, sa fonction lui impose des devoirs, le premier étant de protéger les Français ! (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – Mme Christine Herzog et M. Stéphane Ravier applaudissent également.)

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