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Corinne Feret
Question d'actualité au gouvernement N° 2264 au Ministère auprès du Ministère de l'économie


Pouvoir d'achat

Question soumise le 27 janvier 2022

M. le président. La parole est à Mme Corinne Féret, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.
(Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

Mme Corinne Féret. Madame la ministre, le mois dernier, le taux d'inflation dans la zone euro s'est élevé à 5 % sur un an. Et ce n'est qu'un début !

Sans être statisticiens, les Français constatent chaque jour, impuissants, la hausse des prix de nombreux produits de première nécessité. Pain, café, pâtes, sucre, fruits et légumes : les prix explosent, en particulier ceux de l'énergie et du carburant, qui a augmenté de 25 % en un an.

Cette flambée des prix affecte particulièrement les Français aux revenus modestes, les plus fragiles, nos territoires ruraux et tous nos concitoyens qui sont contraints d'utiliser leur véhicule pour se déplacer et aller travailler.

Pour répondre à la situation, le Premier ministre vient d'annoncer le relèvement de 10 % du barème de l'indemnité kilométrique. Un pansement sur une jambe de bois !

Cette proposition favorisera probablement moins de 5 % des foyers français, certainement parmi les plus aisés. Les salaires stagnent, les retraites sont péniblement revalorisées de 1,1 %, les prix flambent. Le pouvoir d'achat des Français est en berne.

Madame la ministre, que répondez-vous à tous ceux et toutes celles qui doivent, chaque jour, choisir entre manger, se chauffer ou faire le plein pour aller travailler ?
(Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

Réponse émise le 27 janvier 2022

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'industrie.

Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargée de l'industrie. Madame la sénatrice Féret, je vous prie tout d'abord de bien vouloir excuser Bruno Le Maire et Olivier Dussopt, actuellement auditionnés à l'Assemblée nationale.

La première façon d'améliorer le pouvoir d'achat, c'est de faire en sorte qu'un plus grand nombre de Français trouvent un emploi, et que ces emplois soient mieux rémunérés. C'est très exactement la politique que nous avons mise en œuvre depuis 2017, madame la sénatrice, en créant un million d'emplois sur ces quatre dernières années et en ramenant le taux de chômage à son plus bas niveau depuis dix ans, alors même que nous venons de traverser la crise la plus importante de ce siècle.

Nous avons également fait en sorte que le travail paye mieux. Avec la prime d'activité, ce gouvernement a permis à un travailleur payé au SMIC, qui touche environ 1 270 euros de son entreprise, de percevoir une rémunération nette proche de 1 500 euros. Sans oublier la défiscalisation des heures supplémentaires et toutes les mesures que nous avons prises pour accompagner les personnes qui touchent les minima sociaux, notamment l'augmentation sans précédent de l'allocation aux adultes handicapés – je veux saluer à ce titre l'action menée par Sophie Cluzel.

Ces différentes mesures ont payé.

Vous mentionnez l'augmentation du coût de la vie, madame la sénatrice. Votre constat est parfaitement exact, mais, là encore, nous n'avons pas tardé à agir de façon ciblée, au travers du chèque énergie mentionné par Emmanuelle Wargon et du chèque inflation, afin de couvrir l'augmentation du coût de l'énergie et des carburants. (Mme Cécile Cukierman proteste.) Le Premier ministre a par ailleurs annoncé mardi dernier l'augmentation du barème fiscal kilométrique pour les travailleurs.

Ce sont autant de mesures très concrètes, qui ont permis au pouvoir d'achat des Français d'augmenter en moyenne de 2,2 % en 2020. À l'inverse, dans ce contexte de crise massive, d'autres pays ont été confrontés à une vraie baisse du pouvoir d'achat. Je vous suggère de mener des comparaisons !

Nous allons poursuivre notre action, mais nous ne pouvons nous satisfaire de votre caricature.
(Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à Mme Corinne Féret, pour la réplique.

Mme Corinne Féret. J'entends vos arguments, madame la ministre, mais je veux des réponses concrètes.

Depuis des semaines, nous, socialistes, proposons une baisse de la TVA à 5,5 % sur les carburants pour soulager les Français, quitte à le faire de façon temporaire.
(Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle ! L'urgence aujourd'hui est d'accompagner la sortie de crise des ménages, de tous ceux qui sont pris à la gorge par les hausses de prix.

L'urgence, c'est aussi d'augmenter significativement les bas salaires, en particulier le SMIC.
(Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

On ne peut avoir, d'un côté, le « quoi qu'il en coûte », et, de l'autre, quelques miettes pour tous les Français qui voient leur pouvoir d'achat diminuer au fil des mois. (Applaudissements sur les travées du groupe SER et sur des travées du groupe CRCE.)

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