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M. Sebastien Pla attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la récurrence des phénomènes climatiques extrêmes et leur impact sur les cultures agricoles, alors que la grêle vient de frapper une nouvelle fois les cultures audoises en Minervois.
Début avril 2021, plusieurs jours de fortes gelées ont affecté l'Europe centrale après un épisode de températures record en mars anormalement chaudes, entraînant un démarrage précoce de la saison de croissance et laissant les nouvelles feuilles exposées à l'épisode de gel profond qui s'ensuivit, dont les dégâts sur la vigne et les arbres fruitiers sont sans précédent. Dès lors, souligne-t-il, la survenue d'un nouvel épisode de grêle, qui se cumule au gel du mois d'avril, menace un certain nombre d'exploitants agricoles parmi lesquels les producteurs audois.
Il lui expose que le rapport établi, suite à ce gel printanier, par un groupe de recherche composé de scientifiques de France, d'Allemagne, des Pays-Bas et du Royaume-Uni, réunis au sein de la World Weather Attribution, conclut que « le changement climatique d'origine humaine a augmenté la probabilité d'un gel précoce en période de croissance en France ». En effet, selon cette étude : « bien que le changement climatique ait rendu les températures de l'événement observé moins froides qu'elles ne l'auraient été, le fait que le changement climatique ait également conduit à un début plus précoce de la saison de croissance signifie que les dommages aux jeunes feuilles sont devenus 20 à 120 % plus probables en raison du changement climatique induit par l'homme ».
Il pointe dès lors que le changement d'intensité et de fréquence des températures minimales et maximales laisse à craindre la multiplication des vagues de froid inhabituelles, mais aussi de sécheresse, de vagues de chaleur et tempêtes (précipitations extrêmes fortes, neige ou grêle, des vents forts, tonnerre et éclairs).
Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer quelles pistes compte t il suivre pour accompagner l'agriculture à cette transition, et s'il entend notamment promouvoir le recours aux indices agro-climatiques pour mieux quantifier l'exposition aux aléas et améliorer l'indemnisation des exploitants, en cas de risque avéré.
À ces fins, il souhaiterait connaître ses intentions s'agissant du recours aux indices agro-climatiques tels que les degrés jours de croissance par espèce, les degrés jours de froid qui renseignent sur l'endurcissement des végétaux, ou encore les indices liés à l'intensité et la durée des gels (cumuls thermiques) qui permettent de caractériser la dureté de la saison hivernale et d'anticiper en agriculture sur la survenance probable de phénomènes extrêmes.
Au vu des éléments soulevés, il lui demande également, une nouvelle fois, de bien vouloir se saisir de la question de la réforme du régime assurantiel agricole, dont le taux de couverture reste largement insuffisant (32 % des surfaces viticoles et très faible pour les surfaces arboricoles), en introduisant de nouvelles modélisations des risques pour mieux accompagner la résilience agricole.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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