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M. Hervé Gillé attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargée de l'industrie sur l'urgence à endiguer les exportations massives de grumes vers l'Asie.
À l'heure actuelle, un chêne sur trois est acheminé vers la Chine dès sa coupe, sans aucune création de valeur ajoutée sur le territoire. Cette exportation massive de grumes entraîne des conséquences économiques et environnementales en chaîne.
Ce sont d'abord toutes les professions de la filière bois qui sont touchées par le manque de matières premières : chaque étape de sa transformation (scierie, menuiserie, charpenterie, artisanat) crée de la valeur ajoutée. Or, cette exportation massive lèse des dizaines de corps de métiers.
Les forêts françaises ne peuvent plus satisfaire la demande historiquement élevée des scieries, forçant celles-ci à fonctionner à seulement 75 % de leurs capacités. Pourtant, la France pourrait répondre à la demande de l'industrie nationale évaluée à 1,7 million de mètres cube de bois. Elle en produit 1,9 million mais en exporte plus de 600 000 m3.
Le « laisser-faire » aggrave la situation, d'autant plus que la Russie a mis en place un embargo sur l'exportation de ses grumes vers l'Asie. La demande de la Chine envers les pays européens ne pourra donc qu'augmenter, le pays ayant interdit la production de chênes et plafonné celle de résineux.
Les conséquences environnementales sont importantes : le carbone rejeté par le transport pour acheminer les grumes de l'Europe vers l'Asie est nettement supérieur à celui absorbé par le chêne lors de leur croissance.
Les partenaires sociaux et les organisations non gouvernementales sont unanimes sur l'urgence à agir pour ralentir les exportations de bois : il en va de la pérennité de nos industries et de nos engagements climatiques. Alors que la thématique de la forêt est la grande absente du projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, la sylviculture semble être injustement ignorée face aux enjeux qu'elle représente.
En conséquence, il lui demande quelles mesures concrètes d'encadrement elle compte mettre en place pour endiguer les exportations de grumes, sécuriser la filière sylvicole et répondre aux enjeux écologiques associés.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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