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Sebastien Pla
Question écrite N° 24839 au Ministère de l'agriculture


Pas de campagnes vivantes sans vétérinaires

Question soumise le 14 octobre 2021

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M. Sebastien Pla attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les effets de la désertification en soins vétérinaires dans le département de l'Aude.

Il lui expose que cette fragilisation du maillage vétérinaire prive une partie du département, notamment dans la haute vallée, des services dont les éleveurs de bovins ont besoin, créant ainsi de véritables déserts vétérinaires.

Il lui rappelle que cette situation a été maintes fois dénoncée sans que des solutions soient apportées. Pis encore, alors que le vétérinaire de Quillan lançait voilà deux ans déjà un cri d'alerte, aucune mesure d'accompagnement n'a été déployée par l'État pour faire face à la fermeture de ce cabinet.

Cette situation est d'autant plus grave qu'elle est à effet rebond : la cessation de l'activité de Quillan, en haute vallée, s'est reportée directement sur le cabinet de Carcassonne Belcaire et sur celui de Prades dans les Pyrénées orientales limitrophes, créant en chaîne une surcharge d'activité. Il pointe également qu'à Limoux, comme à Bugarach, le départ des derniers vétérinaires en exercice pour les animaux de rente rend critiques et préoccupantes les conditions sanitaires pour les bêtes comme les éleveurs, totalement démunis.

Il reconnaît, ainsi que le souligne le président de l'observatoire national démographique de la profession vétérinaire, que « les vétérinaires ruraux revendiquant une compétence exclusive ou partielle auprès des animaux de rente ne représentent plus que 19 % des vétérinaires inscrits au tableau de l'ordre national des vétérinaires, avec une dynamique négative préoccupante de 14,7 % de baisse des effectifs en cinq ans », et que de ce fait cette tendance n'épargne pas le département de l'Aude.

Aux difficultés conjoncturelles liées aux coûts de prophylaxie et à celles, plus structurelles et récurrentes qui tiennent à la nature même de l'exercice vétérinaire en milieu rural, se surajoute une faible rentabilité du fait de l'éloignement des fermes qui pratiquent, dans le département de l'Aude, un élevage extensif.

Il lui demande donc quelles initiatives urgentes il compte engager pour éviter de nouvelles fermetures dans les mois qui viennent et garantir des services sanitaires et vétérinaires à la hauteur des besoins des éleveurs audois, et notamment s'il entend étendre aux vétérinaires, des dispositifs d'urgence pour les cabinets souffrant de difficultés récurrentes, voire éventuellement des dispositifs de soutien analogues à ceux dont bénéficient les exploitants exerçant dans des zones soumises à handicap naturel.

Il lui demande également de bien vouloir lui préciser s'il compte établir le recensement précis des besoins dans les départements ruraux afin d'identifier les typologies de difficultés auxquelles sont confrontés les cabinets vétérinaires ruraux (économiques, financières, de personnel, organisationnelles…) et trouver des solutions plus globales. Il lui suggère en outre la création d'un organisme de régulation des urgences avec un numéro téléphonique dédié et une structuration d'un réseau de vétérinaires de permanence afin de mieux répartir la charge de travail, sachant que certains professionnels, qui exercent jusqu'à 70h par semaine, ne pourront longtemps supporter une telle surcharge de travail.

Il l'invite, en conséquence, à lui faire connaître son sentiment sur la création d'un tel organisme de régulation des urgences.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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